Les astronomes ont découvert par hasard la présence de deux anneaux autour d’un corps céleste autre qu’une planète.
L’astronomie est décidément une science pleine de rebondissements. Alors que l’homme observe le ciel depuis des millénaires, ce n’est qu’aujourd’hui que l’on braque un télescope sur un astéroïde encerclé par des anneaux. Aucun autre astéroïde connu à ce jour n’est doté de tels compagnons. Cette observation sans précédent a été annoncée par l’European southern observatory (ESO), à l’origine de la découverte.
C’est le 3 juin 2013 que les chercheurs sud-américains décident de mesurer l’occultation d’une étoile par Chariklo, alors un banal astéroïde de 250km de diamètre. S’appuyant sur un réseau de sept télescopes, ils observent notamment les seules cinq secondes pendant lesquelles Chariklo passe devant l’étoile. C’est alors qu’ils constatent à deux reprises une faible mais notable diminution de la luminosité. Intrigués, les astronomes comprennent qu’un objet non encore identifié existe autour de l’astéroïde. Décryptant les nombreuses mesures, ils découvrent enfin l’identité du responsable. Ou plutôt des responsables, puisqu’il s’agit de deux anneaux de glace et de cailloux. Malgré des largeurs de 3km et 7 km, leur épaisseur est seulement de quelques centaines de mètres.
L’origine de ces anneaux entourant un astéroïde laisse les scientifiques perplexes. Une explication avancée serait qu’un corps étranger aurait pu percuter Chariklo, provoquant l’expulsion d’une grande quantité de débris, ici de la glace et des cailloux, qui se seraient rassemblés sous forme d’anneaux. Ce phénomène se serait d’ailleurs produit sur Terre, les anneaux s’étant finalement agglomérés pour devenir notre Lune.
Les détails de cette surprenante observation sont parus dans Nature. La présence d’anneaux est attendue pour des objets bien plus gros qu’un astéroïde de 250km de diamètre, comme les planètes géantes Jupiter, Saturne ou encore Neptune. Reste à savoir si Chariklo est l’exception qui confirme la règle, ou si d’autre astéroïdes sont eux aussi porteurs d’anneaux.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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