Ce concept venu des États-Unis est à la culture de l’ego ce que le golfe d’Aden est aux pirates.
Gestion de sa marque personnelle, identité et réputation numérique, « processus d’éclosion et de mise en visibilité d’une marque personnelle » par l’alliance de diverses disciplines, à savoir le Marketing, la Communication, la Connaissance de Soi et le Web Social, le personal branding est donc un nouveau mode de gérance de notre carrière professionnelle. Objectif : faire valoir son expertise, mais surtout gagner en visibilité, en reconnaissance et en notoriété.
Concrètement, ce nouveau concept vise à faire de soi-même une véritable marque et d’en assurer la promotion. Dans les faits, il consiste avant tout à être vu, reconnu, et partant de là, consulté.
Que ce soit dans le cadre d’une activité en free-lance où l’expertise est le nerf de la guerre, ou dans celui d’une recherche d’emploi où la compétence reconnue équivaut à une offre potentielle d’emploi.
Moi, moi, moi, je, je, je
Le personal branding est un art, phénomène symbole de notre époque du tout à l’ego où on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même.
Là où auparavant, une notoriété se bâtissait sur ses réalisations, le bouche à l’oreille, les recommandations client, aujourd’hui, c’est vous qui devenez le promoteur de votre propre légende.
Toi aussi, deviens coach en personal branding
Fleurissent sur la toile et ailleurs les nombreuses activités qui découlent logiquement de ce nouveau concept car apprendre à parler de soi, à se faire connaître ne peut s’improviser.
Si les professionnels de la communication maîtrisent parfaitement tous les outils, ce n’est pas le cas de tous, et ce n’est donc pas un hasard si les personnes les plus identifiées de la toile mondiale sont toutes issues de ce milieu.
Le personal branling ne s’invente pas, et du coup on peut voir surgir des « coachs en personal branding », des livres pour apprendre à gérer soi-même sa e-réputation (idées cadeau pour Noël), des ateliers master class et des formations pour devenir « Certified Personal Branding Strategist (CPBS) ».
Le personal branding a même sa journée consacrée, comme le design a ses designer’s Saturday, la réputation on line aussi avec son Reputation day.
Du personal branding au personal branling
De la construction de sa e-réputation à la glorification personnelle tout azimut, le pas devait être franchi. Et c’est ainsi qu’est né le « personal branling », jeu de mot facile qui désigne ironiquement ceux qui confondent « personal branding » avec le « je me la pète grave ».
A trop glorifier le « moi moi moi » on en oublie l’humilité et on en devient alors coupable de « personal branling », autrement, de masturbation égotique, un site s’amuse même à dénoncer les dérapages incontrôlés des personal branleurs, avec pour devise : « Ils ont le droit de se la raconter. On a le droit de les dénoncer ».
On connaissait déjà les courses à l’échalote de celui qui avait le plus d’abonnés, les concours de celui qui pissera plus loin que les autres et dont les gagnants sont désignés par des classements, Wikio pour les blogs et Klout pour les comptes twitter. Mais le comble de cette dérive est atteint par de nouveaux services qui proposent même pour les utilisateurs du réseau social Twitter d’acheter des followers, des faux abonnés pour frimer sur les réseaux sociaux (Il se dit même que les plus connus y succombent…).
Ainsi peut-on pour 67 € se porter acquéreur de 1 000 followers, pour 499 € de 5 000 et méditer alors cette morale de la Fontaine :
« La chétive pécore
s’enfla si bien qu’elle creva »
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf
Par Maviepro
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