« Les ressources génétiques sont un moyen utile pour lutter et s’adapter au changement climatique » en exploitant le réservoir de diversité des traits génétiques chez les animaux et les plantes, a-t-il dit. Ainsi il est possible de développer des variétés de récoltes, du blé à la vigne, capables de mieux s’adapter à la chaleur ou à la sécheresse par exemple. Cela est vrai aussi pour le bétail.
« Il existe aujourd’hui de puissantes techniques de sélection génomique qui permettent d’accélérer les processus de sélection en faisant des corrélations très étendues entre ce que l’on sait sur les génomes des plantes et des animaux et les traits génétiques qu’on observe », a poursuivi ce scientifique notant que cette approche est sans risque pour l’environnement.
Dans la communauté scientifique on pense que « ces méthodes génomiques sont aussi efficaces sinon plus, pour agir sur les traits complexes comme le rendement d’une culture, que les techniques de type OGM », a-t-il souligné.
Le rendement d’une culture est contrôlé par un très grand nombre de gènes tout comme la résistance à la sécheresse et dans ces cas l’approche OGM, –bannie en France, ndlr– n’est pas adaptée.
Mais il peut aussi y avoir des traits particuliers qui sont contrôlés par un seul gène pour lequel il n’y a pas de moyen de faire de la sélection classique des caractéristiques génétiques et pour lequel « il peut être plus efficace d’utiliser la technique transgénique (OGM) », a expliqué M. Houllier.
« Le choix de l’approche devrait se faire en fonction des qualités que l’on cherche à obtenir » comme la résistance à la chaleur, à une maladie ou davantage de polyphénols, des anti-oxydants, a-t-il fait valoir.
La relation entre la changement climatique et l’agriculture est importante étant donné que cette activité contribue au réchauffement de la planète mais en subi aussi les effets néfastes, a dit le PDG de l’INRA.
Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre produits par l’agriculture dont le méthane émanant de la digestion du bétail et le dioxyde de carbone (CO2) résultant de l’exploitation agricole, représentent environ 24% du total, a-t-il précisé.
En France où se tiendra en décembre la conférence mondiale sur le climat, les dix mesures proposées il y a deux ans par le gouvernement permettraient de réduire de 30% (30 millions de tonnes) les émissions de gaz à effet de serre produites annuellement par l’Agriculture estimées à cent millions de tonnes, a indiqué M. Houllié.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »
Dans l'actualité
- Le numérique et la robotique, au service de l’agriculture
- Myfood, la serre solaire autonome
- Le monde s’éloigne d’un réchauffement à +2°C
- 84 milliards d’euros de catastrophes naturelles en 2018
- L’ADEME mise sur le monde agricole pour réduire les émissions de GES
- La robotique molle au secours de la biologie marine