L’Europe lance aux constructeurs automobiles un nouveau défi. Le 27 mars dernier, le Parlement européen a voté une baisse d’émissions de CO2 des véhicules neufs de 37,5 % par rapport à la limite de 2021. Soit une moyenne imposée par l’Europe de 59 g/km en 2030, contre 95 g/km de CO2 en 2021. Les utilitaires légers sont également concernés par la mesure, mais seront tenus à réduire leurs émissions de 30 % seulement.
La mesure a été largement adoptée, avec 521 députés qui ont voté pour. La décision du Parlement européen est plus ambitieuse que la recommandation de la Commission européenne qui demandait que la réduction pour les véhicules des particuliers ne soit que de 30 %. Un premier pallier est fixé pour 2025, date à laquelle les émissions de CO2 devront avoir reculé de 15 %.
Une voie ouverte vers les transports décarbonés
Le Parlement européen est bien décidé à faire respecter cette mesure. Par voix de communiqué, l’institution explique que « les constructeurs dont les émissions moyennes dépassent les limites devront payer une prime sur les émissions excédentaires ». Les parlementaires se laisseront ensuite jusqu’à 2023 pour savoir quoi faire des sommes générées par ces primes. La possibilité de les allouer à un fonds pour tendre vers une mobilité totalement décarbonée et assurer la formation des travailleurs du secteur automobile est envisagée.
Cette mesure a été adoptée en cohérence avec les objectifs posés par l’Accord de Paris et la limitation du réchauffement climatique. « Nous nous sommes fermement battus pour sauvegarder l’intégrité environnementale de la proposition et apporter de réels avantages en matière de santé, de consommation et d’innovation aux citoyens européens » expliquait Miriam Dalli, députée européenne (Parti travailliste) maltaise, après le vote. Cette dernière déclare également que cette issue reflète l’issue d’un bras de fer musclé qui a opposé les députés à l’industrie automobile et quelques États membres de l’Union.
Réformer un transport routier hyper-pollueur
Une telle réduction des gaz à effet de serre des véhicules des particuliers représentera une avancée majeure de ce secteur. Depuis les années 1990, le secteur automobile est le seul qui n’a pas encore opéré une baisse significative des émissions des gaz à effet de serre. L’Agence européenne pour l’environnement estime même qu’en 2016, 72,9% des émissions de dioxyde de carbone émises sur le continent sont liées au transport routier.
Le Parlement européen ne cantonne pas ses décisions aux véhicules à moteur thermique. Les députés affichent également leur souhait de voir se développer l’usage des véhicules « à émission nulle et à faibles émissions ». De plus, ces derniers rappellent que cette décision concernant les véhicules particuliers s’inscrit dans l’objectif européen du zéro émission de gaz à effet de serre d’ici 2050. Notons cependant que la nouvelle directive européenne devra être validée par les députés européens en session plénière et par les États membres de l’Union avant d’entrer officiellement en vigueur.
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