Dévastée dans la soirée du 15 avril, la Cathédrale Notre-Dame de Paris a perdu une bonne partie de sa toiture et de sa voûte. Quant à sa flèche, elle s’est effondrée. Les architectes s’appuieront peut être sur les « copies numériques » pour relever le défi de la reconstruction.
Vieille de 850 ans, la cathédrale pourrait profiter des différentes reproductions numériques pour renaître de ses cendres. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les architectes pourraient s’appuyer sur le jeu vidéo Assassin’s Creed Unity qui se déroule pendant la Révolution française. A cette occasion, son éditeur, Ubisoft, a reproduit une version de Notre-Dame à l’échelle 1 : 1.
Autre piste très utile : l’extraordinaire travail de l’historien d’art Andrew Tallon. En 2010, ce professeur à la faculté du Vassar college de New York, a numérisé le bâtiment grâce à une technologie laser. Le chercheur, décédé il y a quelques mois, avait créé un site internet dédié à la numérisation des cathédrales gothiques françaises, en open source, « Mapping gothic France ». Et son mentor, un pionnier de l’utilisation de l’ingénierie moderne en architecture historique, Robert Mark, est décédé début de 2019.
Une précision à cinq millimètres
Les scanners laser qui avaient été utilisés par Andrew Tallon avaient capturé la totalité de l’intérieur et de l’extérieur de la cathédrale dans des nuages de points 3D méticuleux.
Les scanners laser, avec leur précision exquise, ne manquent rien. Monté sur un trépied, le rayon laser balaye le chœur d’une cathédrale, par exemple, et mesure la distance entre le scanner et chaque point touché.
Chaque mesure est représentée par un point coloré qui crée de manière cumulative une image tridimensionnelle de la cathédrale. « Si vous avez bien fait votre travail », expliquait Tallon, l’analyse est « précise à cinq millimètres [0,5 centimètre] près ». Résultat, son travail avait révélé une structure « vivante » et extraordinaire.
« Le principal défi consiste à reconstruire dans la forme à l’identique, mais pas forcément avec les mêmes matériaux, ni les techniques d’origine », note Hervé Cazelle, architecte du patrimoine qui a participé à une vingtaine de chantiers de reconstruction de bâtiments historiques, contacté par France 24.
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