L’ONU a sorti sa calculette pour prendre en compte les nouveaux engagements pris par les États depuis septembre et durant la COP26. Malgré les annonces en grande pompe, les résultats restent quasiment inchangés.
152 pays représentant 88 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre ont pris des engagements de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de l’Accord de Paris. Les engagements pris par 33 nouveaux pays depuis septembre et pendant la COP, dont le Brésil, l’Argentine, et l’Inde qui a annoncé la neutralité carbone pour 2070, ne changent malheureusement pas la donne.
Malgré les annonces, en route vers +2,7°C
C’est la conclusion faite par la dernière estimation du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) publiée ce mardi 8 novembre. Les nouveaux engagements pour 2030 ne représentent que 0,5 gigatonne d’équivalent CO2 d’émissions en moins en 2030.
Or, selon le PNUE, il faudrait trouver en plus 27 gigatonnes de réduction d’émissions pour limiter le réchauffement à +1,5°C. Le rapport annuel de référence du PNUE publié juste avant la conférence climat de Glasgow mettait en garde contre un réchauffement « catastrophique » de +2,7°C si tous les pays respectaient leurs engagements pour 2030. Cette projection reste inchangée avec de faibles nouveaux engagements pour 2030.
En ajoutant les objectifs de neutralité carbone pour le milieu du siècle, le PNUE prévoyait avant la COP26 un réchauffement de +2,2°C d’ici la fin du siècle. Avec les nouveaux engagements, notamment de la Chine et de l’Inde, l’amélioration est à peine de 0,1°C. Le PNUE évalue désormais au mieux le réchauffement climatique à +2,1°C d’ici la fin du siècle.
En plus, « étant donné le manque de transparence des promesses de neutralité carbone, l’absence de mécanisme pour en rendre compte et de système de vérification, et du fait que très peu des engagements pour 2030 mettent clairement les pays sur un chemin vers la neutralité carbone, parvenir à ces objectifs de neutralité carbone reste incertain », prévient le PNUE.
L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) a publié pour sa part une prévision un peu plus optimiste. Elle prévoit la possibilité de limiter le réchauffement climatique à +1,8°C, à condition de respecter toutes les promesses de court terme et de neutralité carbone. Elle comptabilise des engagements transversaux, notamment celui du Global Methane Pledge. Le PNUE ne prend pas en compte ce type d’annonces transversales qui peuvent « se chevaucher » avec les engagements nationaux.
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