La pandémie mondiale de Covid-19, la crise climatique et écologique, la guerre en Ukraine et les autres conflits militaires, ainsi que les tensions géopolitiques ont eu raison des progrès en matière de développement durable, selon le 7e rapport du Réseau de Solution pour le Développement Durable (SDSN). Pour la deuxième année consécutive, l’indice ODD moyen diminue légèrement pour atteindre 66,0 points fin 2021. Depuis 2019, l’indice ODD moyen baisse en moyenne de 0,01 point par an. Sur la période 2015-2019, le monde progressait pourtant sur les ODD à un rythme de 0,5 point par an, les pays les plus pauvres réalisant des gains plus importants que les pays riches. Cela était cependant déjà trop lent pour atteindre l’échéance de 2030. Désormais, les progrès de l’indice des ODD stagnent dans toutes les tranches de revenu.
« Les pays pauvres et vulnérables sont tout particulièrement frappés par de multiples crises sanitaires, géopolitiques et climatiques et par leurs retombées internationales, alerte Jeffrey D. Sachs, président du SDSN et premier auteur du rapport. Afin de rétablir et d’accélérer les progrès vers les ODD, nous avons besoin d’une coopération mondiale pour mettre fin à la pandémie, négocier la fin de la guerre en Ukraine et assurer le financement nécessaire pour atteindre les ODD. »
Un besoin urgent de paix
Sur les 17 objectifs de développement durable, les ODD socio-économiques sont les plus touchés par les différentes crises. Citons notamment l’ODD 1 (Pas de pauvreté) et l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique). « La proportion de personnes confrontées à l’extrême pauvreté a considérablement augmenté depuis 2019, y compris dans les pays à faible revenu, souligne le rapport. Les petits États insulaires en développement sont également particulièrement vulnérables aux crises internationales, en partie en raison de leur dépendance vis-à-vis du système commercial international. »
Les conflits en cours impactent la sécurité alimentaire (ODD2) et les prix de l’énergie (ODD7), déjà impactés par la crise climatique et la crise de la biodiversité. En ce sens, le rapport note aussi de faibles avancées sur les ODD 11 à 15 concernant le climat, la biodiversité et le développement urbain durable. En particulier, les ODD 14 et 15 portant sur la vie des océans et la vie terrestre stagnent et présentent encore d’importants défis.
Face à ces crises, les États concentrent leurs investissements sur le court terme au détriment du long terme. Le rapport souligne donc le besoin urgent de paix et de coopération internationale. Il appelle à un plan mondial de financement des ODD dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables pour inverser la tendance. Ce plan mobilise le G20, le Fonds Monétaire International (FMI) et les Banques Multilatérales de Développement. Objectif : les mobiliser en amont du Sommet ODD en septembre 2023 où se réuniront les États membres de l’ONU concernant les priorités à donner pour rétablir et accélérer les progrès vers le développement durable d’ici 2030 et au-delà…
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