L’Italie, qui a fermé ses quatre centrales nucléaires après l’accident de Tchernobyl, n’a jamais réellement stoppé ses activités dans ce secteur, et envisage sérieusement de faire appel à l’atome pour décarboner son mix énergétique.
L’Italie est, pour son approvisionnement énergétique, fortement dépendante de l’extérieur. En 2021, près de 80% de l’énergie consommée par le pays était importée, faisant du pays le second importateur net d’électricité au monde.
A l’heure actuelle, le mix énergétique italien est composé à près de 80% d’énergies fossiles :
- 42% de gaz ;
- 36% de pétrole ;
- 4% de charbon.
Pour s’approvisionner en gaz, l’Italie fait aujourd’hui principalement appel à l’Algérie, depuis le début de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. En effet, la Russie fournissait près de 40% du gaz importé par l’Italie avant 2020. Ce chiffre se situe aujourd’hui aux alentours de 10%.
Pour autant, l’Italie a considérablement développé son potentiel de production d’énergies renouvelables depuis dix ans. En 2020, les énergies renouvelables représentaient ainsi près de 18% de la consommation énergétique brute finale du pays, au-delà des objectifs fixés par le gouvernement (17%).
L’hydroélectricité joue un rôle de plus en plus prépondérant dans la production d’énergie dans la péninsule : entre 12 et 17% de la production électrique italienne sont ainsi d’origine hydroélectrique, le pays est même un des premiers à avoir mis en oeuvre des installations hydroélectriques, à la fin du 19ème siècle. Ainsi, en 2022, le pays se place au septième rang des producteurs d’hydroélectricité en Europe (5,3% de la production totale du vieux continent). L’Italie occupe même le premier rang européen en ce qui concerne les dispositifs de pompage turbinage, avec 14% du total européen, et se place au quatrième rang mondial, derrière les géants chinois, américains et japonais.
L’électricité géothermique est aussi une spécificité italienne. Le pays se plaçait en 2019 au sixième rang mondial – 6 TWh – en termes de production d’électricité via des sources géothermales, l’ensemble des centrales de production étant situé en Toscane.
En ce qui concerne les sources de production renouvelables plus classiques, à savoir l’éolien et le photovoltaïque, même si le pays dispose d’un potentiel important pour ces deux sources de production, les difficultés administratives liées à la mise en place de nouvelles infrastructures freinent la croissance de ces dernières. Une situation qui fait actuellement l’objet de simplifications, et qui doit permettre au pays d’être en cohérence avec les objectifs fixés par l’UE pour 2030.
En effet, selon les prévisions liées aux mesures Fit For 55, les capacités en énergies renouvelables installées en Italie devraient passer de 58 GW en 2021, à 128 GW en 2030, faisant grimper la part des énergies renouvelables dans le mix électrique transalpin de 41 à 72%. Pour parvenir à faire de cette ambition une réalité, il faudra cependant accompagner la croissance des énergies renouvelables d’infrastructures de stockage et de réseau importantes pour intégrer ces énergies de manière efficace dans le réseau transalpin.
Enfin, l’Italie, qui a participé ces derniers mois aux réunions de l’Alliance du nucléaire en tant qu’observateur, regarde avec une attention particulière le regain d’intérêt de plusieurs pays européens pour l’atome. Et pour cause, la perspective d’un retour au nucléaire permettrait à l’Italie de réduire sa dépendance en termes d’approvisionnement énergétique. Cette dernière était de 73% en 2020, alors que la moyenne en Europe se situe autour de 58%. Aussi, l’industrie nucléaire italienne est toujours très active et le gouvernement vient d’acter la relance de la recherche sur le nucléaire.
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