Quoi de neuf dans le domaine de l'innovation ce mois-ci ? Un alliage pour lutter contre la corrosion ; une valve inspirée des bouteilles de ketchup et une tour solaire productrice de kérosène.
L’association magnésium-zinc à la rescousse de l’acier
L’acier est un matériau très robuste. Associé au zinc (Zn), il acquiert l’avantage supplémentaire de résister à la corrosion. Problème : sur la dernière décennie, les réserves de zinc ont largement diminué, poussant les chercheurs à se tourner vers les alliages. C’est le cas notamment du professeur Myeong-Hoon Lee, du Center of Surface Corrosion Control Engineering de la Korea Maritime and Ocean University, et de ses collègues. Leur article, paru le 1er juillet 2022 dans Corrosion Science, présente ainsi un nouveau revêtement multicouche avec ajout de magnésium (Mg) : Zn/Zn-Mg/Zn. Les scientifiques ont cherché par ce moyen à améliorer la résistance à la corrosion via la couche produite par les ions Mg lors de leur altération. Les phases de test consistaient à asperger l’acier enduit d’un spray salé. La couche de magnésium permettait alors l’infiltration des ions chlore (Cl), menant à leur tour à la formation d’une nouvelle phase : Zn5(OH)8Cl2.H2O. Cette dernière a montré une résistance accrue à la corrosion due à une augmentation rapide de l’impédance électrochimique. Deux échantillons contenant respectivement 10 % et 25 % de magnésium ont ainsi tenu 208 et 408 heures, contre 96 à 120 heures pour un revêtement en zinc conventionnel. Un effet protecteur d’intérêt pour les infrastructures et autres constructions en acier.
Une valve pour les contrôler tous
Des chercheurs de l’institut de recherche néerlandais AMOLF ont offert un nouveau pas en avant à la robotique molle. Pour améliorer le comportement adaptatif des robots futurs, ils ont mis au point une valve d’élastomère en silicone un peu particulière… Sa membrane courbée percée de trois encoches rappelle en effet l’ouverture des bouteilles de ketchup ! Si ce n’est qu’ici, la valve permet de contrôler l’activation de divers actionneurs. Soumise à un flux d’air continu, la valve s’ouvre brusquement, une fois un certain seuil de pression atteint. En résultent des pulsations rythmées formant des séquences modifiables par un simple signal physique – le blocage d’une arrivée d’air par exemple. Dans le Matter du 8 juillet 2022, les scientifiques ont démontré la viabilité de leur système avec un robot quadrupède. Ce dernier n’avait besoin de rien d’autre qu’une pompe pour déambuler. Ce travail pourrait aider les machines à franchir des obstacles en modifiant d’elles-mêmes leur démarche…
Comment changer l’énergie solaire en kérosène
Le domaine de l’aéronautique repose sur l’emploi de kérosène comme carburant des avions. Or, celui-ci est majoritairement issu de ressources fossiles et participe donc à l’émission de gaz à effet de serre. Pourtant, il y a d’autres moyens de fabriquer du kérosène… Des chercheurs issus de l’ETH Zürich et de l’institut espagnol d’IMDEA Energy l’ont mis en évidence avec leur tour solaire. Comme ils le rappelaient le 20 juillet 2022 dans Joule, il s’agit de la première démonstration hors du laboratoire d’un tel mécanisme. Un champ de 169 panneaux solaires – chacun d’une surface de 3 m² – encercle ladite tour. À 15 mètres de hauteur, une ouverture d’à peine 16 cm fournit les 50 kW de puissance recueillis par les panneaux à un réacteur solaire. Pendant une session de test de 9 jours, l’installation a atteint une efficacité de 4,1 % lors de la conversion de l’énergie solaire en gaz synthétique (H2O et CO). Lequel est ensuite traité pour obtenir le kérosène tant convoité. Une première étape prometteuse, d’autant que l’équipe travaille déjà sur l’amélioration de leur design afin de passer à une efficacité de 15 % !
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE