Quoi de neuf dans le domaine de l'innovation ce mois-ci ? Un robot marcheur et volant ; la détection ultra-rapide d'algues toxiques et un « bandage intelligent » !
LEONARDO : un drone muni de jambes
LEONARDO (acronyme pour Legs OnboARD drOne) n’est pas comme les autres robots… Inspiré de la nature, et plus précisément des oiseaux, LEO est capable de marcher comme de voler. Cette plate-forme robotique de 2,58 kg et 75 cm de haut a été présentée par ses inventeurs le 6 octobre 2021 dans Science Robotics. Les ingénieurs du Caltech (California Institute of Technology) ont muni LEO d’un torse, d’un système de propulsion électrique, ainsi que de deux jambes multiarticulées. Aussi à l’aise au sol que dans les airs, le robot est capable de réaliser des manœuvres complexes, allant du skateboard à l’esquive d’obstacles. LEO peut également se débrouiller seul, son ordinateur embarqué et sa myriade de capteurs lui accordant une certaine autonomie. Un bon point quand l’on sait ce que les ingénieurs ont en tête pour son avenir : remplacer les opérateurs humains dans des situations à risques, dans des lieux difficiles d’accès. Ainsi, l’inspection de lignes à haute tension ou la peinture des immeubles pourrait être reléguée à ces futurs assistants robotiques.
Les cyanobactéries trahies par leurs « empreintes digitales »
Les algues bleues vertes que sont les cyanobactéries ont évolué sur des millions d’années. En est ressortie une adaptation à divers climats… au détriment de la vie aquatique ! En effet, leur prolifération amène à une baisse importante d’oxygène et de luminosité dans les lacs, rivières et autres réservoirs. Et ce n’est pas tout ! Certaines de ces algues produisent des substances toxiques, qui peuvent nuire aux animaux comme aux humains. C’est pourquoi leur identification rapide est essentielle, de manière à prévenir du mieux possible leur prolifération future. Dans ce but, des chercheurs de l’Université de Birmingham et de l’Association Écossaise de Science Marine ont voulu différencier les espèces de cyanobactéries. Dans l’Analytical Chemistry du 17 octobre 2021, ils ont fait part de leur utilisation de la spectrométrie de masse native afin de repérer précisément les phycobiliprotéines – des pigments de la photosynthèse solubles dans l’eau. Or, ces protéines sont particulières à chaque cyanobactérie, à la façon des empreintes digitales chez les humains. Avec leur méthode, dix fois plus sensible que la précédente, les chercheurs espèrent détecter les algues toxiques avant même qu’elles ne commencent à proliférer !
Le bandage connecté, pour mieux cicatriser
Cachée sous le bandage, une blessure est difficile à surveiller. Pour vérifier la progression de la guérison, les soignants sont obligés de retirer le pansement, au risque de détériorer le tissu en reconstruction. Leur attention se porte alors sur la température ou bien l’acidité auxquelles est soumis ce dernier. Mais le paramètre qui les intéresse tout particulièrement est l’humidité. En effet, si l’exsudat de la blessure n’est pas suffisant, le tissu va se dessécher. Au contraire, une humidité trop importante va le laisser macérer. Et le meilleur moyen pour optimiser la cicatrisation reste de limiter le changement de bandage… Pour y parvenir, des chercheurs de l’Université de Bologne ont mis au point un bandage muni d’un capteur intégré. L’objectif ? Relever le niveau d’humidité avant de transmettre l’information à un smartphone. La méthode employée, décrite le 25 octobre 2021 dans Frontiers in Physics, se base sur un polymère conducteur – le PEDOT:PSS – inséré dans une gaze par sérigraphie. Cette même gaze est ensuite incorporée à un bandage du commerce, avec une puce servant à la communication sans fil avec le téléphone portable. Le signal électrique mesuré par le capteur changeant avec l’humidité, les soignants peuvent ainsi garder un œil sur la guérison de la blessure sans avoir à gêner le processus.
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