Diriger un robot par les ultrasons
Comment améliorer des techniques comme la délivrance ciblée de médicaments ou la chirurgie à distance ? Peut-être à l’aide de microrobots, de la taille des cellules animales ! Inspirés des mouvements qu’effectuent les bactéries et les spermatozoïdes avec leurs flagelles, les micro-nageurs robotiques étaient jusqu’à présent munis d’une seule cavité. Une fois immergé, un robot voyait s’y former une bulle d’air du fait de son matériau en résine hydrophobe. Ensuite, deux transmetteurs d’ultrason induisaient des oscillations dans la bulle, à l’origine de micro-courants permettant au micro-nageur d’avancer. Des scientifiques de l’université Cornell ont annoncé le 10 septembre 2021 dans Lab on a Chip avoir perfectionné la méthode, en imprimant en 3D leurs propres robots. Creusés de deux trous de diamètres différents, ces derniers ressemblent à un croisement entre un insecte et une fusée… L’objectif des scientifiques ? Piloter la machine avec un unique transmetteur. En effet, les deux bulles issues des deux cavités réagissent à des fréquences différentes produites par un seul engin à ultrason. En fonction de la bulle oscillante, le microrobot nageur se déplace vers la gauche ou vers la droite. La prochaine étape avant l’emploi médical consistera à rendre ces robots biocompatibles et biodégradables dans le sang.
Un voyage d’échantillonnage
La rétention d’eau des lacs les rend d’autant plus sensibles à la pollution. Pourtant, peu de données y ont été récoltées jusqu’à maintenant. Entre avril et septembre 2019, Andrew Tanentzap de l’université de Cambridge et ses collègues ont donc parcouru les lacs européens pour relever leurs concentrations en microparticules – des microplastiques et des fibres d’origine humaine, de moins de 5 mm. Ces contaminants, en plus de détériorer la qualité de l’eau, finissent par être ingérés par les animaux locaux… Au total, les chercheurs ont récolté plus de 2 100 échantillons répartis sur 67 étendues d’eau couvrant près de 30° de latitude. Leurs résultats, publiés le 14 septembre 2021 dans PLOS BIOLOGY, rendent compte de concentrations en microparticules supérieures aux données précédentes, et comparables aux valeurs trouvées dans les rivières ou les océans. Ainsi, la concentration était 4 fois supérieure dans les endroits entourés de constructions humaines visant à traiter les déchets. Au contraire, les lacs cernés d’une couverture forestière ont vu leur concentration divisée par 2. Enfin, certains bassins possédaient des micro-organismes semblant actifs dans la dégradation des polluants, divisant leur concentration par 5 ! Des études plus approfondies devraient permettre de juger de leur potentiel dépollueur. En attendant, les modèles fournis par les chercheurs donnent de précieuses informations aux gestionnaires environnementaux.
Prévoir les déplacements des baleines pour mieux les protéger
La grande baie South Taranaki longe la côte ouest de la Nouvelle-Zélande. Dans ses eaux riches en krill viennent se nourrir près de 700 baleines bleues néo-zélandaises – distinctes génétiquement des autres spécimens. Elles doivent partager ce territoire avec des activités industrielles locales (exploitation du pétrole, du gaz ; navires de marchandises) qui mettent leur existence en danger. Dans le Journal of Applied Ecology du 14 septembre 2021, des chercheurs de l’Oregon State University ont présenté leurs modèles prédictifs sur l’habitat préférentiel des baleines. Pour cela, ils ont d’abord mis au point un premier modèle, calculant la température à la surface de l’eau, ainsi que la productivité en termes de proies. Ensuite, ces valeurs ont été implantées dans des modèles de distribution des espèces. Le tout ayant été calibré à l’aide de données obtenues durant l’été austral, de 2009 à 2019. Résultat : à l’échelle journalière, les prévisions ont connu un haut degré de précision. Ainsi, la gestion dynamique des baleines bleues de Nouvelle-Zélande semble possible, promettant de réduire sérieusement la menace qui pèse sur elles aujourd’hui.
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