L’année 2019 a été bonne pour le secteur français du dispositif médical. C’est ce qui est ressorti d’une étude menée pour le compte du Syndicat national de l’industrie des technologies médicales (Snitem), qui a été en partie réalisée sur 21 entreprises représentatives du secteur. Parmi ces dispositifs médicaux se trouvent le matériel médical, les différents implants, l’équipement médical, ou encore les logiciels. Alors qu’en 2016 le chiffre d’affaires global du secteur français s’élevait à 28 milliards d’euros, ce dernier est passé à 30 milliards d’euros en 2019. Le nombre de structures a, quant à lui, augmenté avec 201 nouvelles entreprises en trois ans.
Un dynamique bassin d’emplois
Aujourd’hui, 1 502 entreprises, dont 93% de PME, exercent dans ce secteur et créent près de 90 000 emplois directs. Par ailleurs, plus de la moitié des employés ont un diplôme supérieur ou égal au BAC+4. Malgré tout, 70% des entreprises interrogées disent avoir des difficultés à recruter des profils qualifiés. Ces entreprises sont réparties partout en France, «mais il y a une forte densité sur l’est du territoire, et notamment en Île-de-France et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes» précise Dominique Carlac’h, présidente de la société D&Consultants, en charge de réaliser l’étude pour le Snitem. Un quart d’entre elles sont étrangères et sont généralement de grosses structures. 30% sont américaines, 52% européennes.
Les différents chiffres avancés par le Snitem indiquent que le secteur est mu par un dynamisme certain. De plus, 54% des entreprises se reconnaissent comme acteurs du système de santé. Dans le monde des dispositifs médicaux, les produits ont généralement un cycle de vie court. Cela explique en partie le fort dynamisme du secteur en termes d’innovations, si bien que 3 750 brevets sont déposés chaque année. Les dispositifs médicaux ont une nette tendance à la digitalisation, car 51% des entreprises déclarent développer des produits connectés. Il apparaît également que 6% du chiffre d’affaires global est alloué à la R&D, qui s’appuie sur des partenariats publics/privés. Les deux tiers des entreprises ont un volet recherche et développement. 13% des structures, des startups, sont exclusivement actives en R&D.
Un fort marché de l’export
Toutes ces entreprises, françaises ou étrangères, ne limitent pas leurs activités aux frontières de la France. Le marché de l’export représente pratiquement un tiers des recettes du secteur, et est reconnu comme un réel moteur de croissance. L’internationalisation des activités se généralise, si bien que la croissance de l’export est bien plus forte que la croissance du marché lui-même. Le taux de croissance de l’export en 2019 était de 10%, là où celui du marché s’élevait à 3,7%. Ainsi, l’année dernière, 9 milliards d’euros du chiffre d’affaires global ont été gagnés sur des marchés étrangers. Cette tendance se retrouve dans l’ensemble des structures. Le Snitem indique également que selon les structures interrogées, «70% de la croissance anticipée serait générée par l’export».
Les trois marchés privilégiés sont l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Europe. Les échanges internationaux devraient se poursuivre, car 84% des entreprises disent vouloir conquérir «davantage de nouveaux marchés». Il semblerait par ailleurs que les dispositifs les plus coûteux seraient plus naturellement destinés à un marché étranger, où la pression de la réglementation tarifaire est moins forte qu’en France. «Il y a des produits qui n’entrent pas en France, comme ce qui se rapporte à l’électrophysiologie, car les prix pratiqués sont trop bas» déplore Philippe Chêne, nouveau président du Snitem depuis juin 2019.
La réglementation française laisse planer des inquiétudes
De manière générale, il semblerait que les entreprises du secteur regrettent que le marché français ne soit pas plus facilement accessible. Selon le Snitem, ces entreprises seraient 23% à estimer que «les pouvoirs publics ne valorisent que très faiblement la contribution de leurs produits à l’amélioration de la prise en charge du patient, ainsi que leur participation à l’amélioration de l’économie française». Pourtant, 69% d’entre elles estiment contribuer à l’amélioration de la prise en charge des patients par le biais de leurs produits.
De plus, plusieurs acteurs jugent négativement l’impact de la réglementation sur leurs activités. Ainsi, 90% des entreprises disent avoir constaté un accroissement du niveau d’exigence des organismes attribuant des certifications. 44% dénoncent un non-respect des délais d’attribution de ces certifications, qui engendrent des retards de mise sur le marché de leurs produits. Philippe Chêne estime également le fait que la clause de sauvegarde en vigueur depuis septembre dernier n’est «pas tenable, car certains produits risqueraient de sortir du marché».
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