L’ampleur du phénomène inquiète. En à peine 5 ans, quatre vingt une nouvelles substances ont été recensées dans toute l’Europe dont trente-six en 2013 rien qu’en France. Ces drogues de synthèse sont de nouveaux produits capables d’imiter les effets des drogues comme le cannabis, la cocaïne ou l’ecstasy. Souvent moins chers que les substances traditionnelles, ces nouveaux produits de synthèse, les NPS, échappent à la législation et ne sont pas fichées comme des substances illicites. Un vide juridique séduisant à la fois pour les consommateurs et les dealers. Problème : les effets sur la santé sont mal connus car non documentés. Les NPS profitent aussi de la révolution internet et peuvent s’acheter directement en ligne. Une facilité d’accès dangereuse car certains produits peuvent être des contrefaçons, présentant des risques sanitaires pour les consommateurs.
Ces NPS sont donc une préoccupation croissante pour les pouvoirs publics, comme le souligne le rapport européen EMSDDA sur les drogues paru fin mai. Beaucoup de questions restent sans réponse sur ce phénomène apparu dans la dernière décennie des années 2000 : quel est le profil des consommateurs ? Combien de NPS sont commercialisés ? Consommés ? Quels sont les effets sur la santé ? Quel est le mode de consommation ?
Pour en savoir plus sur les NPS et pouvoir informer les consommateurs des dangers encourus à en consommer, l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) s’empare du sujet et lance une enquête en ligne. Celle-ci comporte trente questions visant à en savoir plus sur la motivation des usagers, qu’ils soient occasionnels ou réguliers, à utiliser ces drogues de synthèse. L’étude porte aussi sur leur expérience, l’OFDT espère ainsi analyser les comportements et caractériser la consommation de ces nouvelles drogues.
L’OFDT travaille déjà sur les NPS via son pôle Tendances récentes et nouvelles drogues (TREND), à l’origine du projet européen I-TREND visant à informer au mieux les personnes susceptibles d’être en contact avec les NPS, usagers comme pouvoirs publics. Le questionnaire réalisé s’inscrit dans cette dynamique et va être diffusé aux Pays-Bas, en Pologne et en République Tchèque. La Grande Bretagne est aussi très impliquée et a déjà mis en place une telle enquête.
Les résultats des données recueillies seront communiqués en 2015 et serviront de base à l’élaboration d’un plan de prévention contre les NPS.
Questionnaire en ligne : i-trend.eu/survey
Et aussi dans les
ressources documentaires :