Le ravitaillement en zone de conflit est un point stratégique à ne pas négliger. Ainsi, les « smart-tech » permettent de garder le contrôle sur le parachutage, avec une précision stupéfiante, au mètre près dans le meilleur des cas.
Mettons-nous un instant en situation : l’armée de la coalition, en Afghanistan, a besoin d’être ravitaillée sur ses bases les plus avancées. Un avion de transport militaire, le C-130 Hercules du constructeur américain Lockheed est diligenté pour accomplir cette mission. Il devra larguer un certain nombre de palettes de près d’une tonne, palettes contenant de la nourriture, de l’eau potable et des munitions. Plus l’endroit où atterriront les palettes sera proche de la cible initiale, et moins de risques seront pris pour les récupérer, tels qu’essuyer des tirs, tomber dans une embuscade ou voir le ravitaillement tombé dans les mains ennemies.
Pour que la récupération ait lieu dans les meilleures conditions, il faut choisir un terrain dégagé pour en faciliter l’accès, et bien évidemment que les palettes arrivent à l’endroit escompté, tout du moins dans un rayon acceptable. À bord du C-130, se trouve un ordinateur portable contrôlant la vitesse du vent ainsi que d’autres variables pour ajuster au mieux le trajet des palettes. Ce qui ne serait pas suffisant s’il n’était pas accompagné désormais par le système JPADS 2K (Joint Precision Airdrop System) qui, fort de ses nouveaux algorithmes, permet aux palettes de se diriger presque comme un parapente et d’atterrir avec une précision jusqu’ici inédite.
Le laboratoire de recherche à but non lucratif à l’origine de ce système, bien qu’il ne puisse pas fournir les chiffres exacts, garantit que la précision du largage est maintenant sans commune mesure avec les technologies précédentes. L’atterrissage se fait entre 1 et 100 mètres de la cible originale. Ce système serait si performant qu’il pourrait aussi donner lieu à des améliorations significatives dans le domaine du contrôle des drones.
« [Ce système] est similaire à celui d’un drone dans le sens qu’il devient plus ou moins un appareil téléguidé. Une fois largué par l’avion Cargo, il devient pleinement indépendant jusqu’au moment où il touche le sol », explique Andreas Kellas, responsable des systèmes de défense autonome pour le laboratoire Draper. « [Les palettes] peuvent tourner à gauche ou à droite, emprunter des trajectoires tortueuses et sinueuses constamment recalculées en temps réel, compenser les vents changeants… », ajoute-t-il.
Le système précédent avait une précision allant de 300 à 400 mètres, pouvant occasionner des dégâts collatéraux (blesser un habitant, toucher une école ou une maison). Le nouvel algorithme tient compte de la vitesse, du vent et du terrain, se servant de cartes très détaillées et du GPS, lui permettant aussi d’éviter soigneusement les obstacles au sol. La nouvelle génération de palettes, déjà en préparation, serait à même de communiquer entre elles, partageant les données de vent et de météo aux palettes se trouvant à une plus haute altitude, corrigeant ainsi leur trajectoire et leur vol.
Par Rahman Moonzur
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