Le développement de logiciels doit progresser de manière durable. Le code est une ressource qui doit être traitée comme une forêt. On ne peut pas faire n'importe quoi pour satisfaire les besoins à court terme. Un député français souhaite que les éditeurs de logiciels soient incités à développer des programmes moins gloutons.
Le constat sur l’impact négatif des technologies sur l’environnement est un fait. Le cabinet Gartner a estimé que les TIC étaient responsables de 2% des émissions globales de CO2 sur la planète. Ce constat est d’autant plus inquiétant que le rapport du cabinet Gartner date de 2013. La situation s’est-elle améliorée ?
Dans un rapport daté de 2017, Greenpeace avait épinglé plusieurs services (Netflix, HBO ou Amazon Video) pour leurs faibles performances en matière environnementale.
Fin mai, le député Fabrice Brun a interpelé Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, à propos des « usages de plates-formes dématérialisées de streaming audio et vidéo et de jeux vidéo en ligne (qui) ont pour conséquence une hausse exponentielle de la consommation d’énergie ».
Surconsommation de ressources
Ce député propose donc que les éditeurs de logiciels soient obligés de « consacrer un budget déterminé de recherche et développement afin de pratiquer une écriture plus vertueuse en terme environnemental du code informatique ».
Cette proposition a le mérite de reparler des « bloatware » (ou « obésiciels »). Il s’agit de logiciels occupant une place excessive sur le disque dur ou sollicitant exagérément les ressources du PC pour fonctionner. Dans la plupart des cas, ces programmes sont installés par défaut sur les ordinateurs de marque comme Dell, Lenovo, HP… Sous prétexte d’optimiser le fonctionnement du PC, ils se lancent à intervalles plus ou moins réguliers.
Résultat, ils ralentissent votre machine alors que vous êtes en train de surfer sur le web ou d’écrire un rapport avec Office ou LibreOffice par exemple. Un site français en a établi une liste.
Pour Fabrice Brun, l’optimisation du code (en supprimer tout ce qui est superflu) permettrait de minimiser l’impact des traitements informatiques. Cela inclue également les serveurs, les data centers mais aussi tous les objets connectés.
Internet des objets
La transmission de données entre les appareils consomme beaucoup d’énergie. Étant donné que les capteurs visuels représentent une importante source de consommation d’énergie, de nombreux travaux ont fait de gros efforts pour concevoir des capteurs à haut rendement énergétique, par exemple CITRIC ou encore MicrelEye.
Gros comme une pièce de monnaie, ils intègrent une batterie capable de durer une douzaine d’heures. Malgré cela, le codage d’images reste un lourd fardeau pour les capteurs visuels, par exemple la partie de traitement qui utilise souvent JPEG pour compresser les images. Par conséquent, l’un des défis à relever pour l’IoT vert est de concevoir un codage d’image économe en énergie. CS (Compressive Sensing) apparait comme une piste intéressante, car il possède à la fois un codeur et un décodeur de lumière tout en offrant une bonne qualité de récupération.
Autre solution intéressante : Greenspector (start-up nantaise). Il permet aux entreprises d’améliorer la performance énergétique de leurs applications web et mobiles. Cet outil en ligne identifie les fonctionnalités gourmandes et révèle les choix de conception engendrant une surconsommation de ressources.
Autre initiative également intéressante : la communauté du « green code lab ». Elle a pour objectif de faire avancer les pratiques pour un développement plus durable et plus responsable. Green Code Lab travaille donc pour initier des bonnes pratiques en termes de développement logiciel durable et de les généraliser par un référentiel de règles d’écoconception.
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