Le Global Energy Monitor publie un nouveau rapport sur le développement du gaz naturel liquéfié (GNL). Alors que l'Accord de Paris compte sur une réduction de la consommation mondiale de gaz, les capacités de GNL sont parties pour tripler. Un boom dû à l'exportation de gaz de schiste américain.
« Le GIEC nous indique clairement que pour limiter le réchauffement à 1,5°C, il faut immédiatement réduire considérablement les émissions de méthane et atteindre zéro émissions nettes de GES d’ici 2050, rappelle Christiana Figueres, ancienne secrétaire générale de l’ONU Climat. Cela signifie qu’il faut laisser le reste du charbon thermique dans le sol, éliminer immédiatement les émissions de méthane provenant de la production et du transport du gaz, et réduire de moitié la consommation de pétrole et de gaz d’ici 2050. »
Des terminaux gaziers qui se multiplient
Pour espérer limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2100, conformément à l’objectif de l’Accord de Paris, la consommation de gaz naturel doit diminuer de 15 % d’ici 2030 et de 43 % d’ici 2050 par rapport à 2020. Mais sur le terrain, les investissements dans les terminaux gaziers se multiplient.
Selon le rapport Le nouveau boom du gaz, du Global Energy Monitor, au moins 202 projets de terminaux gaziers sont en développement dans le monde. 116 sont des terminaux d’exportation en développement dans 20 pays et 86 d’importation dans 42 pays. Trois quarts des terminaux d’exportation se concentrent aux Etats-Unis et au Canada. Et les importations se concentrent dans la région Asie Pacifique. Le capital investi dans ces 202 futurs terminaux gaziers s’élève à 1300 milliards de dollars.
Un gaz majoritairement composé de méthane
Le gaz naturel liquéfié est composé à plus de 90 % de méthane. Selon le rapport, ce gaz à effet de serre est responsable d’environ 25 % du réchauffement climatique actuel. À en croire la NOAA, l’augmentation de la concentration de méthane dans l’atmosphère s’accélère depuis 2014. Entre 2014 et 2019, la croissance a été deux fois plus élevée qu’entre 2007 et 2013. La hausse de l’exploitation gazière et pétrolière jouerait un rôle dans cette augmentation.
Selon le rapport, seulement 8 % des capacités prévues sont déjà en construction. « Encore aujourd’hui, certains parlent du gaz naturel comme d’une passerelle pour faciliter la transition vers les énergies renouvelables, ce qui est complètement contraire aux faits, analyse Ted Nace, directeur exécutif du Global Energy Monitor. La seule bonne nouvelle, c’est que la plupart de ces projets sont en phase de pré-construction, il est donc encore temps d’imposer un moratoire sur les infrastructures de GNL avant de nous condamner à des dommages climatiques encore plus sévères et sans doute irréversibles. »
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