« Un certain nombre d’industriels a pensé qu’il était temps d’apporter une information scientifique qualifiée sur ce sujet (et) de sortir de l’obscurantisme dans lequel on est plongé », a indiqué lors d’une conférence de presse, Jean-Louis Schilansky, qui présidera le Centre des hydrocarbures non conventionnels (CHNC).
L’ancien patron de l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a nié que l’objectif du nouveau centre soit de créer un lobby du gaz de schiste en France, même si la plupart des groupes qui soutiennent ce centre n’ont jamais dissimulé leur souhait d’obtenir l’autorisation d’explorer le sous-sol français pour en connaître exactement les ressources, à l’image des groupes chimiques Solvay et Arkema.
« Nous ne sommes tout simplement pas un lobby », s’est défendu M. Schilansky. « Nous n’irons pas voir des parlementaires et des cabinets ministériels pour essayer de les convaincre. Nous ne serons pas dans les couloirs », a-t-il assuré.
Muni d’un conseil scientifique, le CHNC a pour objectif de « rassembler, évaluer et diffuser des informations factuelles. Des faits, des faits et encore des faits et non pas seulement des opinions », a affirmé son président.
Selon lui, les adversaires du gaz de schiste sont les bienvenus. « Le centre sera ouvert à tous, à toutes les opinions. Il n’y aura pas de discrimination », a-t-il assuré, prônant une approche « cartésienne », loin du « débat idéologique, pour ne pas dire religieux » qui caractérise, selon lui, la discussion sur les hydrocarbures non conventionnels en France.
François Hollande avait assuré en juillet 2013 qu’il n’y aurait ni exploration ni exploitation du gaz de schiste en France sous sa présidence.
La fracturation hydraulique, seule technique éprouvée pour exploiter les hydrocarbures de schiste, est d’ailleurs interdite en France.
Le CHNC dit n’avoir pas l’intention de changer la loi. « Ce n’est pas le moment », affirme M. Schilansky, pour qui, en revanche, « c’est le moment d’apporter des informations, de parler, de dire ce qu’il se passe » dans ce secteur qui a bouleversé la donne énergétique mondiale.
Parmi la vingtaine de groupes soutenant le CHNC figurent des groupes déjà présents dans la filière du gaz de schiste, à l’image de Total, le géant gazier GDF Suez, le fabricant de tubes sans soudures Vallourec, le groupe Imerys qui produit des proppants ou encore Air Liquide.
L’Union des industries chimiques, l’Ufip, Suez Environnement, ou Technip sont également associés.
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