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Le diesel n’est plus le bienvenu à Paris

Posté le par La rédaction dans Environnement

La Maire de Paris vient d’annoncer la création d’une zone à basse émission au cœur de Paris, c’est-à-dire un secteur à l’intérieur duquel les véhicules les plus polluants seront interdits.

Anne Hidalgo se lance. Dès le 1er juillet, une  zone de basse émission sera créée à Paris. Ce secteur dont les frontières restent à définir sera interdit aux véhicules les plus polluants. La Maire a déclaré à nos confrères du Monde.fr que cette zone ne concernera pas le périphérique ni les bois de la capitale. Cette annonce, en cohérence avec la volonté d’Anne Hidalgo de s’attaquer à la pollution de l’air parisien, reste floue puisque ni les frontières de la zone ni les critères de pollution ne sont connus. Toutefois, on sait que les véhicules diesel sont dans le collimateur, mais que de vieux véhicules essence pourront aussi être concerné. De même, les cars de tourisme ont été pointés du doigt et les tours opérateurs feraient bien de réfléchir à une autre façon d’acheminer leurs clients au cœur de Paris… Reste aussi à la mairie de Paris à choisir comment appliquer et faire respecter cette zone privilégiée. Pour cela, la municipalité pourra s’appuyer sur les retours d’expérience des nombreuses grandes métropoles qui ont déjà passé le cap.

 La Suède fut un précurseur dès 1996 en créant des zones à basse émission, aussi connues sous le nom de Low Emission Zone (LEZ). Stockholm, Göteborg et Malmö délimitèrent leurs propres LEZ interdites aux camions diesel et aux cars de plus de 3.5t. Puis ce fut au tour de l’Italie en 2005 de créer des LEZ, activées en hiver. En 2007, les Pays-Bas se convertissent, puis Berlin et Londres en 2009. Début 2014 on comptabilisait 194 LEZ au travers de 9 pays (Autriche, République tchèque, Danemark, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Royaume-Unis, Portugal). Pour garantir le respect des LEZ, Londres a misé sur la vidéosurveillance. Des caméras fixes et mobiles lisent les plaques et vérifient que le véhicule répond bien aux exigences de la LEZ. En cas d’infraction l’automobiliste encoure une amende particulièrement dissuasive, comprise entre 600 et 1200€ selon le véhicule concerné. Du coup, près de 98% des véhicules respectent la règle. En Allemagne, une vignette est apposée sur le pare-brise des véhicules dont la couleur dépend de son niveau d’émission de polluants. Le contrôle des véhicules se fait visuellement par les policiers, sachant que seules certaines couleurs ont le droit de pénétrer dans les LEZ. Contrairement à la LEZ londonienne, l’amende encourue est faible, seulement 40€. Toutefois, le taux d’observance de la loi reste bon, entre 95 et 99% pour les particuliers mais entre 85 et 93% pour les professionnels. Ainsi, quel que soit le système de contrôle, le respect des LEZ est élevé.

Mais est-ce que ça marche au moins ? L’impact sur la pollution de l’air est mitigé. En Suède, le taux d’émission de dioxyde d’azote a baissé de 10% et celui des particules fines PM10 a chuté de 40%. En Allemagne, la mise en place des LEZ a globalement permis de diminuer de 10% le taux de PM10. A Berlin, les concentrations de NO2 ont baissé de 6 à 10%. A Londres, les bénéfices concernent principalement les zones proches des stations de trafic  avec des concentrations en carbone suie qui ont baissé de 15% et un taux de particules PM2.5 en recul lui aussi de 15%. Enfin, la mise en place des LEZ permet de diminuer le nombre de jour pendant lesquels la valeur limite journalière est dépassée.

Dans son rapport sur les zones à faibles émissions à travers l’Europe, l’Ademe conclue que la création des LEZ permet d’améliorer la qualité de l’air, mais qu’elles ne peuvent seules résoudre le problème de pollution. Elles doivent faire partie d’un plan comprenant d’autres leviers d’action. Cela tombe bien, le plan anti-pollution prévois d’autres mesures comme la mise en place de camions bennes électrique, le déploiement de 180 nouveaux points de recharge pour véhicule électrique, la fin des véhicules diesel dès 2020, l’extension des zones limitées à 30km/h, un centre-ville semi-piéton… Paris passe au vert.

Par Audrey Loubens, journaliste scientifique

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