Le coût de l'énergie nucléaire, qui permet de produire 75% de l'électricité en France, a bondi depuis 2010 et va continuer à progresser en raison de l'augmentation des investissements requis par les centrales vieillissantes d'EDF, selon un rapport de la Cour des comptes présenté mardi.
La Cour estime à 59,8 euros le mégawattheure (MWh) en 2013 le coût de production moyen des 19 centrales nucléaires françaises, soit une augmentation de 20,6% (en euros courants) par rapport aux 49,6 euros de 2010, calculés dans son précédent rapport datant de janvier 2012.
En euros constants, la hausse serait de 16% à 57,5 euros, précise-t-elle, rappelant que le coût de production de l’électricité nucléaire représente environ 40% du prix payé par les consommateurs.
Cette progression s’explique notamment par la « forte croissance » des dépenses d’exploitation par l’opérateur des centrales EDF (achats de combustible nucléaire, personnel, impôts, logistique, etc.), indique le rapport actualisé à la demande de la commission d’enquête parlementaire sur le coût de la filière nucléaire.
« Compte tenu du poids de ces dépenses dans le coût de production de l’électricité nucléaire (41%, soit 24,8 euro/MWh en 2013), cette évolution, qui s’explique notamment par le déploiement du projet industriel d’EDF pour permettre le prolongement de la durée d’exploitation des réacteurs existants, a des conséquences lourdes sur le coût du MWh », souligne l’organisme public dans ce document de plus de 200 pages.
Ce chiffrage intègre aussi les dépenses de maintenance, qui devraient partir en flèche pour atteindre 3,7 milliards d’euros par an en moyenne entre 2011 et 2025, contre 1,7 milliard en 2010.
Ces « investissements de maintenance, en particulier de sûreté, n’ont pas encore atteint leur maximum; ils devraient encore sensiblement progresser jusqu’en 2017, avant de commencer à diminuer », souligne la Cour des comptes.
Le programme dit de « grand carénage » d’EDF prévoit en effet de mener pour 55 milliards d’euros de travaux de maintenance et de modernisation des 58 réacteurs nucléaires français qu’il exploite, à l’horizon 2025, pour pouvoir prolonger leur durée de vie au-delà de la limite de 40 ans initialement fixée lors de leur conception.
mpa/fpo/jag
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