Créé en 1989 par six dirigeants de PME, le Comité Richelieu est une organisation exclusivement composée de PME innovantes. Présentation de ses actions.
Les critères correspondant à la dénomination « Petites et Moyennes Entreprises » ont été édictés avec la loi de modernisation de l’économie. Ainsi, la catégorie des PME est constituée des entreprises qui d’une part, occupent moins de 250 personnes et, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total du bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. Les entreprises de moins de 5.000 salariés qui ne sont pas des PME sont des ETI (Entreprises de taille intermédiaire). Enfin, la catégorie des microentreprises est incluse dans la catégorie des PME. Elle est constituée des entreprises de moins de 10 personnes avec un chiffre d’affaires annuel ou un total du bilan n’excédant pas 2 millions d’euros.
Le Comité Richelieu regroupe aujourd’hui 299 PME adhérentes et 4.027 PME associées, regroupant près de 100.000 collaborateurs. La mission du Comité Richelieu est de représenter les Petites et Moyennes Entreprises innovantes, notamment par des actions de lobbying auprès des pouvoirs publics et des acteurs économiques, ainsi que d’aider ses membres à se développer, par la mise en place de services communs (hotlines en propriété intellectuelle et en droit fiscal, place de marché du Pacte PME, portage à l’international, tarifs négociés auprès de loueurs de voitures, d’assurances ou de compagnies aériennes…).
Ainsi, par exemple, en octobre 2010, le Comité Richelieu, à travers un communiqué, critiquait directement le projet de loi de finances 2011 touchant au statut de la jeune entreprise innovante (JEI).
Agir sur les marchés publics
Mais ce n’est pas tout. Emmanuel Leprince, délégué général du Comité Richelieu, milite férocement pour un plus grand accès des PME aux marchés publics de l’état : « Rappelons que seuls 12 % des marchés publics de l’Etat sont attribués à des PME. A l’échelle européenne, les marchés publics représentent un montant de 1.500 milliards d’euros annuels attribués aux entreprises, soit autant que le PIB de la France. Nous ne demandons pas de passe-droit mais des moyens de rééquilibrer la concurrence pour que les meilleurs gagnent.
Qu’il soit grand ou petit, l’obstacle principal sur la voie du développement reste l’accès au marché. La concurrence entre les jeunes entreprises en développement et les entreprises établies est inégale et la globalisation de l’offre et de la demande a réduit comme peau de chagrin les marchés auxquelles les PME peuvent prétendre. Il ne suffit pas d’être le meilleur pour gagner, il faut aussi être le plus gros et le plus ancien. Le chemin vers la taille critique est ainsi devenu à la fois plus difficile et plus long. Les jeunes entreprises souffrent donc de discrimination dans l’accès à leur marché et c’est ce verrou qui explique leur incapacité à se développer… »
Ces entreprises en voie de développement n’ont donc pas besoin de d’avantage d’aides mais de moins de barrières. L’agence des PME devrait avoir pour mission de faire tomber ces barrières afin de permettre aux meilleures PME de se développer. Le premier champ d’action est celui des marchés publics. L’enjeu est considérable : dans les domaines de l’innovation et de la technologie, ceux où le potentiel de croissance est le plus grand, on peut estimer à 10 milliards d’euros pour la France et à 100 milliards d’euros pour l’Europe le montant annuel des marchés supplémentaires qui seraient attribués aux PME si les conditions de concurrence étaient rééquilibrées. Et l’on serait alors encore loin des 40 % de marchés publics dont bénéficient les PME américaines.
Un espace de revendication et de dialogue
Le Comité Richelieu a également un rôle d’échange. Ainsi, l’agence organise des réunions plénières au cours desquelles ses adhérents peuvent échanger entre eux et dialoguer avec des personnalités extérieures, par exemple des acteurs de l’innovation tels qu’Oséo.
C’est ainsi que le Comité Richelieu a contribué à la mise en place du Pacte PME, contrat d’intention par lequel les grandes entreprises, les agences publiques et les pôles de compétitivité s’engagent à renforcer leurs relations avec les PME innovantes. Le Pacte PME a mené à la création de l’aide à l’innovation Passerelle, un dispositif destiné aux projets associant une PME et un grand compte.
« Tant l’ouverture de la gouvernance que le niveau de participation des PME aux projets collaboratifs nous semblent encore insuffisants. Cela peut s’expliquer pour de très bonnes raisons : les dirigeants de PME ont rarement la disponibilité nécessaire pour représenter leurs pairs dans les instances des pôles. De même, les PME n’ont pas vraiment la surface suffisante pour assumer une participation dans de grands projets stratégiques qui se déploient sur une période longue » commente Emmanuel Leprince.
Par ailleurs, le Comité Richelieu publie des prises de position et des analyses relatives aux politiques de l’innovation : réaction aux rapports du MEDEF et de la Cour des Comptes sur le Crédit d’Impôt Recherche, statut de la PME de croissance, renforcement des aides financières à l’exportation… Ses analyses résultent du travail des commissions thématiques, respectivement dénommées ‘Grands comptes’, ‘Aides à la R&D’, ‘Financement’, ‘Exportation’, ‘Laboratoires’ et ‘Ressources humaines’.
P.T
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