Décryptage

Le « Collectif pour une économie plus inclusive » fait place aux jeunes

Posté le 17 mars 2020
par Chaymaa Deb
dans Entreprises et marchés

Après avoir accueilli 60 000 apprentis en 2019, trente-cinq grandes entreprises françaises, réunies au sein du Collectif pour une économie plus inclusive, ont décidé de continuer à favoriser l'intégration des jeunes au sein de leurs structures en 2020. Créé fin 2018 à l'initiative d'Emmanuel Faber et Thomas Buberl, respectivement PDG de Danone et DG d'Axa, ce collectif a pour ambition de mettre l'économie au service de l'inclusion sociale.

Favoriser l’accès au monde du travail dans les grandes entreprises est l’un des objectifs que s’est fixé le Collectif pour une économie plus inclusive, créé en 2018. Autour de ses fondateurs, Emmanuel Faber, PDG de Danone et Thomas Buberl, DG d’Axa, trente-cinq sociétés françaises se sont réunies pour impulser une dynamique économique vertueuse dans la société. « Nous avons la conviction partagée qu’il est urgent que l’économie de notre pays soit plus inclusive, que l’économique et le social aillent de pair, que le tissu social se reconstruise à partir du tissu économique. Bref, que l’économie et la finance qui la sous-tend soient au service de la société », ont indiqué les membres du Collectif lors de sa création, dans une tribune publiée dans Le Monde, le 18 décembre 2018.

70 000 alternants en 2020

Pour ce faire, ces structures misent depuis 2019 sur l’emploi des jeunes, par le biais de l’alternance. En effet, la formation professionnelle est au cœur du projet de ces entreprises. « Si nous ne pouvons pas créer beaucoup d’emplois car nous sommes des grandes entreprises sur des marchés matures, nous pouvons sécuriser les parcours et l’employabilité », expliquait Emmanuel Faber à L’Usine Nouvelle. Déjà en 2019, 13 entreprises avaient embauché 15,5 % d’alternants de plus qu’en 2018. La part des alternants dans les effectifs salariaux est alors passée de 2,8 à 3,8 %. En 2020, les 35 entreprises du Collectif espèrent voir passer cette part à 4,5 %.

De plus, dans un communiqué en date du 13 février dernier, le Collectif indique avoir accueilli l’année dernière 60 000 apprentis dans toute la France. Il y est également indiqué que ces grandes entreprises françaises ambitionnent d’embaucher 20 % d’apprentis de plus que l’an passé. Ainsi, 70 000 contrats en alternance seraient proposés par ces sociétés, parmi lesquelles se trouvent Veolia, Engie, et Schneider Electric. « Sur le plan de la formation professionnelle, les entreprises du Collectif, qui ont dispensé en 2018 34,4 millions d’heures de formation, confirment leur ambition d’atteindre 37,9 millions d’heures en 2020 », indique le Collectif. Ce chiffre représente une hausse de 10 % de ces ambitions en termes de formation.

Pôle Emploi, Éducation Nationale et missions locales

Mais pour pouvoir atteindre leurs objectifs, ces grandes entreprises déclarent ne pas pouvoir agir seules. « Nous avons fait le plus facile, maintenant le sujet c’est d’aller chercher des publics encore plus éloignés de l’emploi avec des partenaires associatifs ou publics », a indiqué à L’Usine Nouvelle Gilles Vermot-Desroches, directeur du développement durable chez Schneider Electric. Ainsi, les sociétés regroupées dans le Collectif aimeraient notamment avoir l’aval du ministère du Travail pour transférer les nombreuses candidatures spontanées qu’elles reçoivent à leurs fournisseurs. Aujourd’hui, une telle pratique reste interdite.

En attendant, les entreprises désireuses d’engager des jeunes s’appuient sur des collaborations avec plusieurs organismes, dont certains sont étatiques. Comme en 2019, les sociétés s’engagent, en partenariat avec l’Union nationale des missions locales (UNML), à dédier 25 % de leurs stages découvertes à des jeunes éloignés de l’emploi. Ces dernières doublent également leurs recrutements de chômeurs inscrits à Pôle Emploi. Le Collectif collabore aussi avec le ministère de l’Éducation Nationale pour que les programmes d’alternance soient les mieux adaptés possibles au monde de l’entreprise. Enfin, les salariés actuels de ces grandes entreprises ne sont pas en reste. Plus de cinq millions d’heures leurs seront accordées au titre de la formation continue additionnelle.


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