La Banque du Canada a annoncé à la fin du mois de juin que le pays allait adopter petit à petit les billets en polymère, commençant au mois de novembre par les coupures de 100 dollars canadiens. Elle renonce de ce fait, comme l’Australie, la Roumanie ou le Vietnam avant elle, aux traditionnels billets constitués de pâte de chiffon de coton. Le polypropylène ((-CH2-CH(CH3)-)n ) a l’avantage d’être bon marché, non toxique, résistant à la fatigue et à la flexion, inerte chimiquement, et enfin recyclable. L’impact environnemental de sa production est loin d’être négligeable, mais il est constamment amélioré et reste inférieur à celui des billets coton.
La durée de vie de ces billets est, à titre indicatif, 2,5 fois plus grande que celle des billets traditionnels, ils nécessitent donc d’être fabriqués 2,5 fois moins souvent, d’être transportés 2,5 fois moins souvent (et ils sont moins lourds) et d’être recyclés 2,5 fois moins souvent. Le billet en polymère sera au moins aussi sûr que son « ancêtre » en coton, contenant des caractères transparents, des images à reflets métalliques, ainsi que des holographes dans la partie transparente, un véritable tour de force. L’économie que devrait réaliser la Banque du Canada est loin d’être négligeable, car elle devrait s’élever à 200 millions de dollars sur 8 ans. Les mêmes circuits (fournisseurs, imprimeurs) seront utilisés, il ne reste plus qu’à adapter toutes les machines (trieuses, distribution) à cette nouvelle donne.
Les billets de 50 dollars devraient leur emboiter le pas en mars 2012, pour être suivis par les plus petites coupures d’ici la fin de l’année 2013.
Par Rahman Moonzur