Avec environ 1 000 nouvelles installations implantées en Allemagne en 2010, le bilan de la branche du biogaz est tout aussi positif qu’en 2009. Rien que l’année dernière, ce segment a enregistré un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros. Mais les fabricants allemands d’installations de biogaz réalisent encore environ 80 % de leur chiffre d’affaires sur le marché intérieur, même si les exportations jouent un rôle croissant dans l’évolution de leur entreprise. Une situation qui explique pourquoi le biogaz constituera nouveau un pôle thématique du salon de la gestion de l’eau, des eaux usées, des déchets et des matières premières secondaires, IFAT ENTSORGA, qui se tiendra à Munich en mai 2012.
Selon une étude de l’institut d’études de marché Trend : Research, le nombre des installations de biogaz dans les seize pays européens considérés passera d’ici 2020 à plus de 16 000, ce qui représente plus du double du chiffre actuel. De plus en plus de pays remplissent les conditions nécessaires à une croissance rapide de la branche du biogaz à l’intérieur de leurs frontières. Le système déjà expérimenté en Allemagne, qui consiste en un taux de rémunération fixe pour l’électricité provenant d’énergies renouvelables et injectée dans le réseau de distribution, s’implante progressivement dans toute l’Europe.
D’après les indications fournies par les analystes de Trend : Research, c’est l’Italie qui, avec l’Allemagne, propose actuellement les taux de rémunération les plus intéressants, créant ainsi les conditions d’un développement du marché supérieur à la moyenne européenne. D’autres nations lui emboîtent le pas. C’est ainsi que la Grande-Bretagne, un pays plutôt libéral, a mis en place, l’an dernier, un tarif d’achat pour l’électricité produite de façon décentralisée à partir de fermentation anaérobie et en prévoit un autre en avril 2011 pour la production de chaleur à partir de biogaz et de biomasse.
Installation de 350 usines de biogaz au Mexique en quatre ans
Si l’on cherche de vastes et nouveaux marchés susceptibles de connaître une croissance rapide, il faut, selon une étude réalisée conjointement par la société de conseil Ecoprog et l’institut Fraunhofer pour les techniques environnementales, de sécurité et énergétiques, aller voir surtout du côté de l’Europe de l’Est, par exemple en République tchèque, en Slovaquie et en Hongrie. « Sur les marchés traditionnels comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Autriche, les sites les plus avantageux seront progressivement occupés », explique Mathias Zuber d’Ecoprog. « C’est pourquoi, dans ces pays, la construction d’installations neuves sera en léger recul au cours des prochaines années. Ces tendances à la baisse pourront toutefois, du moins en partie, être compensées par des investissements de remplacement dans les installations déjà existantes, ce que l’on appelle le repowering. »
Cependant, l’utilisation de biogaz est aussi en hausse en dehors de l’Europe, par exemple au Mexique, où le gouvernement a subventionné l’installation de 305 usines de biogaz au cours des quatre dernières années, et ce pour un volume de 17,7 millions d’euros. Selon les données fournies par la société allemande de développement économique Germany Trade & Invest, le nombre d’installations doit doubler d’ici l’année prochaine. Le ministère mexicain de l’Agriculture a débloqué à cet effet près de 33 millions d’euros de subventions.
Israël veut également promouvoir les énergies renouvelables. L’autorité israélienne de surveillance de l’électricité envisage d’autoriser, d’ici 2017 au plus tard, des installations anaérobies de biogaz présentant une capacité totale installée de 160 MW. Les investisseurs qui obtiennent une licence de production d’électricité se voient accorder pour une durée de 20 ans un tarif d’achat fixé pour l’instant à l’équivalent de 12 centimes/kWh. Le tarif sera réactualisé chaque année pendant toute la durée de la licence.
L’industrialisation croissante du secteur agricole dans beaucoup de pays en voie de développement et de pays émergents ouvre également des perspectives intéressantes pour la branche du biogaz. Afin d’intégrer encore davantage les entreprises privées à la création et à l’extension de systèmes énergétiques durables dans les pays partenaires de l’aide au développement pratiquée par l’Allemagne, l’Union professionnelle Biogaz et la Société allemande de coopération internationale ont signé, à la fin du mois de janvier de cette année, un accord de coopération. « Les entreprises allemandes de pointe en matière de technologie sont un moteur pour la construction de systèmes énergétiques modernes et porteurs dans les pays en voie de développement et les pays émergents, où s’ouvrent en même temps pour elles de nouveaux marchés. En coopérant, on peut garantir que les pays en voie de développement profitent eux aussi des expériences les plus récentes réalisées sur le marché allemand du biogaz », a souligné Dr. Claudius da Costa Gomez, directeur général de l’Union professionnelle Biogaz.
Déjà paru :
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