Les politiques anti-diesel profitent à l’essence. En 2017, la consommation d’essence est repartie à la hausse (+2,7%), après une forte baisse de 40% entre 2004 et 2014. Sur l’année 2016, la part de marché du SP95-E10 monte à 35,5%, contre 29% en 2013. C’est aussi 2,3% de plus qu’en 2015, pour une consommation totale proche de 3,5 milliards de litres. En décembre 2016, cette part atteint même 38% et s’approche fortement de celle du SP95 qui baisse à 40%.
En 2017, la filière bioéthanol s’attend à ce que le SP95-E10 devienne la première essence de France. Fin 2016, 5.500 stations proposent ce carburant qui est compatible avec 97% du parc roulant des véhicules essence.
L’E85 et l’ED95 pour booster la production de bioéthanol
Du côté du superéthanol-E85, même constat. 96 millions de litres ont été consommés en 2016, soit 1% du marché des essences. Le parc de stations distribuant ce carburant atteint 871 fin 2016. « Les volumes ont augmenté de 11%, près du double de la croissance de 2015 », se félicite la filière bioéthanol. Par ailleurs, les professionnels l’attendaient depuis longtemps : un arrêté définissant une procédure d’homologation pour les boitiers de conversion au superéthanol-E85 et leurs conditions d’installation devrait paraître mi-avril 2017. Les kits Ethanol E85 Flex Fuel seront ainsi homologués pour transformer n’importe quel véhicule essence classique en véhicule « flex-fuel » et carburer au superéthanol.
Egalement, l’arrivée sur le marché du carburant ED95, destiné aux bus et aux poids lourds, va booster la filière en 2017. Ce carburant est composé de 95% de bioéthanol et 5% d’additif pro-cétane, permettant la combustion par auto-inflammation du mélange. Enfin, le Parlement européen a voté fin 2016 l’augmentation de 7% à 7,5% de l’objectif d’énergies renouvelables dans l’essence. De quoi booster la filière française qui produit du bioéthanol à partir de sucre des betteraves, de l’amidon des céréales ou de résidus de leur transformation. Une filière qui mobilise près de 50.000 agriculteurs chaque année, 1% de la surface agricole utile et produit 9000 emplois directs, indirects et induits.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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