Fin 2017, la Commission européenne lance un appel à actions préparatoires pour les futures initiatives de recherche. Il s’agissait de relever les défis de la science et de la technologie.
Parmi les 33 propositions soumises, six avaient été sélectionnées par des experts indépendants de haut niveau. Un financement d’un million d’euros avait été octroyé pour que chaque projet puisse préparer sa feuille de route détaillée et la présenter d’ici mai 2020. À la clé, un milliard d’euros sur dix ans.
L’appel de 24 ministres
Mais coup de tonnerre en mars dernier. La Commission européenne abandonne finalement le concept de « FET Flagships » (pour Technologies futures et émergentes), ses vaisseaux amiraux de la recherche. Six projets, dont celui de Time Machine, sont recalés. Leurs concepteurs ont été informés récemment.
Cette décision a d’autant plus étonné les milieux scientifiques et culturels qu’il y a quelques jours, 24 ministres avaient déclaré qu’il fallait créer une plateforme de numérisation pour le patrimoine et Time Machine était cité dans ce communiqué de presse diffusé après cette annonce.
Impossible de connaître à l’heure actuelle les raisons du revirement de la Commission européenne. Time Machine est pourtant un projet très intéressant réunissant quelque 300 institutions qui n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble ou même de numériser leurs données.
Ce projet visait à cartographier 2000 ans d’histoire européenne et transformer les archives et collections de musées en un système d’informations numériques.
Des données d’horizons géographiques et temporels
« L’idée était de concevoir une grande infrastructure européenne afin de prendre la numérisation du patrimoine au sérieux et de transformer cela en un « grand trésor » permettant de développer différents services (tourisme, la recherche…). Et si l’on dote l’IA du Big data du passé, elle aurait certainement une plus grande « largeur ». Ce projet est susceptible de devenir l’un des systèmes d’intelligence artificielle les plus avancés jamais créés, exploitant les données d’horizons géographiques et temporels bien plus larges », a expliqué Frédéric Kaplan, concepteur de Time Machine, à la radio suisse TSR.
Le projet Time Machine n’est pas enterré. « Il pourrait intégrer le programme Horizon 2020 même si ce projet a vocation à être financé au niveau local, par des villes, et avec une gouvernance très large », indique Frédéric Kaplan qui travaille au Laboratoire d’humanités digitales à l’École polytechnique fédérale de Lausanne.
Les cinq autres projets viennent d’Allemagne pour trois d’entre eux, des Pays-Bas et du Danemark. Ils touchent les domaines de l’intelligence artificielle, du développement cellulaire, des thérapies géniques et des énergies renouvelables. Les trois Flagships déjà en cours, Human Brain Project, Graphene et Quantum, ne sont pas concernés par cette décision.
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