Tous les mois, nous épluchons la presse française et internationale pour vous proposer une sélection des informations scientifiques et technologiques les plus incontournables, amusantes, surprenantes ou simplement de grande utilité !
Ici vous trouverez notre récap’ de l’actualité scientifique et technologique qui a bercé ou chamboulé le mois de septembre. Et ce mois-ci, nous avons surtout retenu un fort remue-ménage dans les feuilles du passé ! Nous dérogeons pour une fois à la règle : pas d’infos bonus à la fin de cet article… Nous vous en savons profondément émus mais espérons que votre tristesse ne vous empêchera pas de poursuivre votre lecture !
On ne perd pas le nord !
Fin août, coup de bol inespéré : des chercheurs ont mis pied sans le savoir sur l’île la plus au nord de la planète ! L’équipe de recherche de l’université de Copenhague, partie initialement en expédition vers Oodaaq (Groenland), ex-point le plus septentrional connu, et ce afin de récolter des échantillons, pensait avoir atteint sa destination. Sauf que non. Des pairs, spécialistes ès îles, ont fait savoir au chef de l’expédition Morten Rasch qu’il ne devait pas s’agir d’Oodaaq. En effet, il s’est avéré plus tard que cet îlot était situé à environ 780 mètres plus au nord. Alors que le GPS de terrain n’indiquait pas la bonne localisation, d’où l’erreur, les chercheurs ont pu vérifier grâce au GPS de l’hélicoptère qui les a déposés là, explique Numerama. Selon Nature, les scientifiques ont proposé de donner à ce nouvel îlot le nom Qeqertaq Avannarleq, qui signifie en groenlandais “île la plus au nord”.
Mais ne partez pas, d’autres découvertes ont été faites, et nous comptons bien vous en parler ! Cette fois, plus au sud, beaucoup plus au sud. En Arabie Saoudite, une nouvelle datation est « venue bouleverser » le site archéologique dit du “Chameau”, situé dans la province de Jawf, rapporte Libération. Sur ce site découvert en 2016 et étudié par une équipe franco-saoudienne, sont gravées dans la pierre une douzaine de sculptures de dromadaires et d’ânes. Alors que l’on pensait que celles-ci avaient été réalisées à l’époque antique, la nouvelle datation a révélé qu’elles remontent en réalité au Néolithique ! Plus précisément, au VIe millénaire av. J.-C., au plus tard. Ce qui amène le CNRS à annoncer que le site du Chameau « abrite vraisemblablement les plus vieux reliefs d’animaux en taille réelle au monde subsistant à ce jour ». Des reliefs impressionnants sculptés avec des outils en pierre.
À la recherche du temps perdu
Et comment ! Ce ne sont pas 1 an, 2 ans, ou même 50 ans, mais bien un milliard d’années qui se sont, pour ainsi dire… volatilisées. C’est une histoire que la BBC raconte ici, dans un long-format. Rembobinons donc. L’énigme géologique s’est manifestée en 1869, lorsqu’une équipe d’explorateurs américains s’aventura dans le Grand Canyon, alors méconnu. Là, le chef de fil, le renommé John Wesley Powell, scrutant les hauteurs des falaises, établit un drôle de constat : à la base de ces formations rocheuses, on trouvait des couches verticales (chose inhabituelle) de roche cristalline (du granite et du schiste), et celles-ci étaient surmontées de couches horizontales (comme à l’accoutumée) de grès. La bizarrerie concerne la partie cristalline de ces structures. Après avoir compté le nombre de strates verticales, John Wesley Powell estima qu’en toute logique cette section (cristalline) devrait avoir une épaisseur de 3 050 mètres. Sauf qu’en réalité, celle-ci n’était que de 152 mètres ! Intrigué, John Wesley Powell désigna ce mystère comme étant La Grande Inconformité (“The Great Unconformity”). Et c’est sur ce phénomène que revient la BBC dans ce récit publié le 1er septembre.
Pourquoi parle-t-on d’un milliard d’années, vous demandez-vous ? La formation des roches est un long processus qui s’étale sur une période chronologique considérable : en cela, l’épaisseur de la roche est marqueur de son ancienneté, tout comme le sont les cernes d’un tronc d’arbre. Le média anglais rappelle que de nos jours, grâce aux technologies modernes, les géologues savent que la plus récente de ces roches cristallines du Grand Canyon est “âgée” d’1,7 milliard d’années, alors que la plus “vieille” des structures de grès n’a que 550 millions d’années… Mais alors, où sont passés les près d’un milliard d’années qui séparent ces deux âges canoniques ? “À ce jour, personne ne sait ce qu’il est advenu de la roche qui devait [en théorie] se trouver entre les deux sections”, décrète la BBC. Quelques hypothèses ont néanmoins été formulées, mais elles restent à prouver. Et c’est peut-être pour bientôt, grâce à une nouvelle technique : la thermochronologie.
15 millions de $ pour des hybrides éléphant-mammouth
Le mammouth laineux, une espèce éteinte il y a 10 000 ans, pourrait « renaître » dans 6 ans. C’est là le pari audacieux que fait l’entreprise Colossal. Et dans l’espoir de concrétiser son projet, la start-up a levé pas moins de 15 millions de $ ! Voici comment elle s’y prendrait, détaille le Guardian à l’aide d’un schéma descriptif : tout d’abord, le génome de spécimens gelés et bien conservés de mammouth laineux est extrait, afin d’être comparé avec celui de l’éléphant d’Asie ; cette comparaison permettra d’identifier les gènes spécifiques au mammouth laineux, en particulier ceux responsables de son adaptation au froid (les longs poils, les couches de graisse isolantes, etc.) ; ces gènes de mammouth seront ensuite insérés dans le génome de cellules de la peau provenant d’un éléphant d’Asie ; le noyau (contenant le génome) de ces cellules modifiées sera alors injecté dans un ovule d’éléphant (obtenu à partir de cellules souches), de manière à remplacer le noyau de l’ovule ; enfin, cet ovule, portant donc le noyau modifié (génome d’éléphant contenant des gènes de mammouth), sera stimulé pour qu’il se divise et forme un embryon qui va arriver à maturité soit dans une mère éléphante porteuse, soit dans un utérus artificiel.
Suivant ce plan, le premier bébé éléphant-mammouth devrait voir le jour d’ici six ans. Le but : réintroduire le mammouth dans son habitat naturel, la toundra. Alors que l’entreprise pense que cette nouvelle espèce aiderait à stopper la fonte du pergélisol et ainsi sauver l’écosystème de la toundra, des experts sont moins optimistes, voire craignent l’effet contraire, rapporte le Guardian.
Crédit image de une : Intissar El Hajj Mohamed // Techniques de l’Ingénieur
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