Alors que la crise sanitaire a fragilisé à l’extrême le secteur aérien, ce dernier est aujourd’hui face à un double défi : revenir à un niveau de trafic économiquement pérenne, et développer des modes de transport moins carbonés. Sur ce dernier point, de nombreuses jeunes pousses tricolores innovent pour développer les avions du futur.
L’avion du futur sera décarboné : c’est la promesse faite par le secteur aérien afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Rappelons que l’empreinte carbone du secteur aérien représente 4% des émissions globales liées aux activités humaines. Moins que le secteur textile. Rappelons également que le secteur aérien n’émet pas que du CO2, mais également d’autres gaz à effet de serre, comme les oxydes d’azote.
Si les émissions du secteur aérien sont moins importantes que ce que l’opinion publique pourrait laisser croire, un autre chiffre interpelle : la moitié des gaz à effet de serre générés par le secteur sont le fait de 1 % des voyageurs ! C’est sur ce point que l’aviation civile dispose d’une marge de manœuvre importante pour réduire son impact environnemental.
Le fameux 1% de voyageurs responsables de la moitié des émissions de GES utilisent très régulièrement de petits avions, qui volent en étant partiellement remplis, ce qui augmente mécaniquement les émissions de cette catégorie d’usagers.
Pour répondre à cette problématique, les constructeurs aériens travaillent au développement de petits avions, pour opérer des trajets de courte distance de manière décarbonée. De nombreuses start-up innovent sur ce sujet, et les jeunes pousses françaises ne sont pas en reste.
Aura Aero, la pépite électrique
La start-up toulousaine Aura Aero développe un avion électrique de petite taille, qui devrait être mis en service en 2027. Cet avion, qui génère très peu de GES et dont le niveau sonore est également très bas, a déjà reçu des centaines de commandes. En avril dernier, la mort de deux pilotes volant à bord de l’Integral R, l’avion de voltige conçu par Aura Aero, a mis en péril le développement de la start-up, qui a finalement réussi à surmonter ce drame. Aujourd’hui, si Aura Aero poursuit le développement d’un avion de voltige bi-place entièrement électrique destiné à la formation, c’est surtout son second modèle, ERA, un avion régional de 19 places, 100% électrique et capable de couvrir des distances de 400 km, qui intéresse les transporteurs aériens et engrenage les commandes (environ 330 à l’heure actuelle).
Blue Spirit Aero parie sur l’hydrogène
Autre start-up toulousaine développant des avions légers pour le transport régional, Blue Spirit Aero a quant à elle misé sur des piles à combustible utilisant de l’hydrogène pour faire voler ses avions sur une distance maximale de 700 km.
Si l’avion imaginé par la start-up tricolore, baptisé Dragon Fly, n’existe pas encore, son principe de fonctionnement est quant à lui clairement défini. En effet, il pourra emporter 4 passagers et intègrera plusieurs groupes motopropulseurs électriques à hydrogène. Ce qui permettra de proposer des vols zéro émission, et un signal sonore extrêmement réduit. L’avantage de disposer de plusieurs groupes de propulsion permet à l’aéronef de voler même si un de ces groupes tombe en panne. Aussi, l’échange et la recharge de ces groupes est rapide et facile, ce qui permettra au Dragon Fly de redécoller seulement 20 minutes après l’atterrissage. Enfin, l’appareil développé par Blue Spirit Aero peut décoller sur une piste de seulement 300 mètres, ce qui lui permettra de décoller et d’atterrir sur de nombreux aérodromes.
Volt Aero mise sur l’hybride
Dernier exemple du bouillonnement tricolore autour des appareils de petite taille destinés à des utilisations régionales, le modèle Cassio 1 développé par la start-up Volt Aero propose un moteur hybride, qui devrait être homologué en 2023.
Ce sont en tout trois modèles d’appareils qui seront proposés par la jeune pousse installée à Royan, qui emmèneront entre 4 et 12 passagers, sur une distance maximale de 1200 kilomètres, à près de 360 km/h. Ces modèles n’ont besoin que de 600 mètres pour décoller, ce qui reste très peu et ouvre à l’appareil de nombreuses opportunités quant à son champ d’action. Les premières livraisons sont prévues pour 2024.
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