L’Australie est le troisième producteur mondial d’uranium derrière le Kazakhstan et le Canada mais ne se sert pas de l’énergie nucléaire, comptant plutôt sur ses réserves considérables de charbon et de gaz naturel peu coûteux.
Mais Canberra est sous pression pour annoncer ses objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique au delà de 2020 à l’occasion de la conférence de Paris de 2015. L’Australie est le pays développé émettant le plus de gaz à effet de serre par habitant, selon le centre australien Climate Institute.
Le Premier ministre Tony Abbott s’est dit ouvert au nucléaire. « Sur la question de l’énergie nucléaire, je l’ai dit à plusieurs reprises, je n’ai pas d’objection théologique », a déclaré M. Abbott.
Celui-ci a dit récemment que le charbon était « bon pour l’humanité ». Il avait également estimé en son temps que les études scientifiques sur le changement climatique étaient de la « foutaise absolue ».
Figurant parmi les 20 premiers pays en termes d’émissions de gaz à effet de serre, l’Australie s’est engagée pour l’instant à les réduire de 5% d’ici à 2020 par rapport au niveau de 2000. Les écologistes estiment que la baisse devrait être de 15%.
Lors du dernier sommet du G20 à Brisbane, les pays les plus riches du monde ont passé outre les réserves de l’Australie et se sont finalement accordés pour soutenir une « action forte et efficace » sur le climat.
Quatre jours plus tôt à Pékin, le président Barack Obama et son homologue chinois Xi Jinping avaient annoncé un accord inédit pour lutter contre le réchauffement: la Chine s’est fixé pour objectif un pic de ses émissions de gaz à effet de serre « autour de 2030 »; les États-Unis se sont eux engagés sur une réduction de 26 ou 28% de leurs émissions d’ici à 2025 par rapport à 2005.
Tony Abbott a souligné que l’énergie nucléaire était centrale dans certains pays comme la France et le Japon.
« Si nous devons réduire considérablement nos émissions, nous devons nous rappeler que la façon avérée de le faire est via le nucléaire », a-t-il dit. « Jusqu’à présent, ce n’était pas une solution pour l’Australie car nous ne faisons pas face comme d’autres à des pénuries d’énergie. Nous avons des centaines d’années de réserves de charbon, des centaines d’années de réserves de gaz ».
« Si quelqu’un veut faire une proposition pour produire ici de l’énergie nucléaire, d’accord, mais il ne faut pas s’attendre à des subventions publiques », a-t-il toutefois souligné.
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