Décryptage

L’astéroïde Cérès émet des jets de vapeur d’eau

Posté le 12 février 2014
par Matthieu Combe
dans Innovations sectorielles

C’est la première fois que de l’eau est indiscutablement observée à la surface de l’astéroïde Cérès.

Cette observation méritait bien une publication dans Nature. Le télescope spatial Herschel a permis à des chercheurs d’assister à des émissions de vapeur d’eau sur l’astéroïde Cérès. Cette découverte met un terme au débat sur la présence ou non d’eau sur cet astéroïde. Oui, il y a bien de l’eau sur Cérès. 

L’astéroïde, le plus gros connu du système solaire fait 950 km de diamètre, a d’ailleurs été promu planète naine du fait de ses dimensions.  De précédentes mesures suggéraient déjà la présence de glace à sa surface, mais celles-ci datent de 1970 et n’avaient jamais pu être reproduites malgré plusieurs tentatives  dont certaines mettant en jeu le Very Large Télescope (VLT).

Il aura donc fallu aux scientifiques européens, dont des français du CNRS et de l’Observatoire de Paris au LESIA (Observatoire de Paris/CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Université Paris Diderot) et à l’IMCCE (Observatoire de Paris/CNRS/Université Pierre et Marie Curie/Université Lille 1), ces nouvelles mesures du télescope spatial Herschel, menées de 2012 à 2013 pour détecter de l’eau à la surface de Cérès.

Cette eau est sous forme gazeuse. La vapeur est émise de façon irrégulière, préférentiellement lorsque l’orbite de Cérès est proche du Soleil. Les mesures ont permis d’identifier deux sources distinctes d’où proviennent ces jets.

L’équipe de scientifiques a cherché à interpréter ces observations et s’est notamment intéressée à la trajectoire de l’eau émise. Des simulations des chercheurs au LESIA ont ainsi permis de déduire qu’une partie de cette eau retombait à la surface de Cérès.

Si cette découverte apporte la réponse à la question de la présence d’eau sur Cérès, elle interroge désormais sur l’origine de cette eau. Parmi les différentes explications envisagées, la théorie d’un océan souterrain  ouvrirait la voie à la recherche de vie extra-terrestre.

Par Matthieu Combe, journaliste scientifique


Pour aller plus loin