Chaque année, c'est à la fin de l'été boréal, début septembre, que la banquise arctique atteint sa surface minimale. Puis, le soleil disparait pendant environ 6 mois, laissant place à la glaciation de l'océan arctique et des mers environnantes. Mais cette année encore, les choses ne se passent pas comme prévu.
L’Arctique connait un nouveau record. En novembre et décembre 2016, l’étendue de la banquise arctique a connu quotidiennement ses niveaux les plus bas depuis le début des observations par satellites en 1979. Mi-novembre, la banquise a peiné à se reformer. La glace de la mer arctique a même diminué pendant plusieurs jours, au lieu de croître.
Selon le Centre américain de données sur la glace et la neige (NSIDC), en décembre, la glace de mer gagnait 90.000 kilomètres carrés (km2) par jour. Une vitesse de croissance beaucoup plus rapide que la moyenne à long terme (64.100 km2). Ainsi, après un gel tardif de la saison et des niveaux exceptionnellement bas en novembre, la vitesse avec laquelle la glace s’est étendue a permis d’éviter un record d’étendue moyenne mensuelle.
De nouveaux records en Arctique
Pour le NSIDC, l’étendue moyenne mensuelle des glaces de mer dépend non seulement de la moyenne quotidienne du mois, mais aussi de la vitesse de croissance des glaces. Bien que les niveaux quotidiens pour décembre 2016 aient atteint un minimum record, l’étendue moyenne mensuelle s’est élevée à 12,1 millions de km2. C’est tout juste 20.000 km2 de plus que le minimum historique atteint sur le mois de décembre 2010. Mais c’est surtout 1,03 million de km2 en dessous de la moyenne à long terme de décembre entre 1981 et 2010. Depuis décembre 1978, la glace de mer a perdu 3,4% par décennie, soit 44.500 km2.
Sur l’année 2016, une vague de nouveaux creux historiques ont été atteints en Arctique, que cela concerne l’étendue des glaces de mer, en moyenne quotidienne ou mensuelle. De nouveaux records pour janvier, février, avril, mai, juin, octobre et novembre ! Par ailleurs, l’étendue minimale de la glace de mer en fin d’été, enregistrée le 10 septembre, est au coude-à-coude avec 2007 pour être le deuxième niveau le plus bas enregistré (4,14 millions de km2). Le triste record de 2012 reste pour le moment inégalé avec ses 3,38 millions de km2.
Des températures de plus en plus chaudes
L’Arctique est la région du monde qui subit le plus rapidement le réchauffement climatique : la région se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. L’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) a annoncé courant décembre que l’Arctique venait de connaître ses 12 mois les plus chauds depuis le début des relevés de températures dans cette région.
D‘octobre 2015 à septembre 2016, la température annuelle moyenne de l’air au-dessus du sol était ainsi supérieure de 3,5°C à celle de 1900. Dans certaines zones de l’Arctique, l’air extérieur a même atteint des températures de -5°C, au lieu de -25°C, en novembre et décembre.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
L’écart de températures est quand même très surprenant !
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE