Cette année, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’intéresse aux risques liés à l’utilisation des objets connectés générant des champs électromagnétiques par ou à proximité des enfants. L’expertise tentera de percer les risques liés à l’usage des veille-bébés, tablettes, consoles 3D, jouets radiocommandés ou talkies-walkies. L’idée est d’« avoir un état des lieux précis de ces expositions qui évoluent beaucoup dans le temps avec l’évolution des usages », précise Marc Mortureux, Directeur Général de l’Anses.
Les résultats, rendus au printemps, viendront compléter le rapport sur les radiofréquences paru en 2013. Une attention particulière sera portée sur les éventuels risques sanitaires liés à l’usage de technologies 3D par les enfants, notamment le risque d’altération de leur développement visuel.
Enfants : gare aux produits chimiques !
Les risques liés à l’exposition des enfants aux substances chimiques indésirables fait partie des priorités de l’Agence pour cette année. Ainsi, elle lance un groupe de travail sur l’exposition aux substances chimiques contenues dans les jouets et articles de puériculture en matière plastique, destinés aux nourrissons et aux enfants jusqu’à l’âge de 3 ans.
Elle étudie également le profil nutritionnel des aliments destinés aux bébés de moins de 3 ans. Laits infantiles, plats et petits pots pour bébé salés et sucrés, soupes, desserts biscuits, boissons et céréales n’auront plus de secrets pour l’Agence !
Les risques liés à l’alimentation des enfants vont être décortiqués au peigne fin grâce à l’étude de l’alimentation totale (EAT) infantile. Elle évalue l’exposition alimentaire des enfants de moins de 3 ans à plusieurs substances chimiques. Plus de 500 substances sont étudiées incluant environ 300 résidus de pesticides et des métaux lourds pour documenter très précisément les risques.
Pesticides : la protection est-elle suffisante ?
Face au manque de données précises sur les expositions aux pesticides des travailleurs agricoles, l’Anses a décidé de réagir. Elle souhaite ainsi éclaircir de nombreuses zones d’ombres. Notamment, elle veut mieux connaître les expositions en fonction des systèmes de production et des filières, identifier les situations professionnelles à l’origine des expositions aux pesticides et étudier l’efficacité des vêtements et équipements de protection individuelle.
De plus, l’Anses doit réévaluer le dispositif réglementaire destiné à protéger la santé des personnes habitant à proximité des zones traitées avec des produits phytosanitaires. « Nous avons été saisis par le Ministère de l’Agriculture sur la question de savoir si la réglementation actuelle permet de protéger suffisamment efficacement les riverains », précise Pascale Robineau, Directrices des produits réglementés de l’Anses. Les mesures de protection actuelles sont-elles suffisantes ? Réponses avant l’été !
Egalement sur la question des pesticides, l’Article 22 de la loi d’avenir Agricole prévoit le transfert des décisions d’autorisation de mise sur le marché (AMM) des pesticides, gérée aujourd’hui par le Ministère de l’Agriculture, à l’Anses. Le texte est actuellement en cours de discussions au Sénat.
Mais ce n’est pas tout !
Parallèlement à ces priorités, l’Agence poursuivra le renforcement des moyens de détection des agents chimiques et des pathogènes tout au long de la chaîne alimentaire. Elle publiera par ailleurs plusieurs résultats d’expertises sur les risques liés aux nanomatériaux, aux perturbateurs endocriniens (méthyl tert-butyl éther, toluène, n-hexane, cis-CTAC et O-phénylphénol), aux pollens, à l’antibiorésistance, à la santé des abeilles ou encore à la qualité de l’air. Elle s’intéressera aussi à l’évaluation des bénéfices et des risques nutritionnels des édulcorants intenses, et à plusieurs compléments alimentaires minceurs, compléments destinés aux sportifs et aux femmes enceintes.
Par ailleurs, l’Anses doit actualiser au courant de l’année les recommandations alimentaires et de pratique d’activité physique pour la population générale pour prévenir les grandes pathologies. Elles donneront lieu à des recommandations pratiques, déclinées en fonction des catégories de la population.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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