À la demande du gouvernement, l'Anses a lancé un appel à candidature dans le but de faire une nouvelle étude pour évaluer les risques de cancérogénicité du glyphosate. L'objectif de cette démarche est d'aboutir à un arbitrage alors que plusieurs études concernant cet herbicide se contredisent.
Une nouvelle étude au sujet du glyphosate est sur le point de voir le jour. À la demande du gouvernement, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) lance un appel à candidature pour financer une étude qui sera en charge d’évaluer la cancérogénicité du glyphosate. La sollicitation est adressée aux équipes de recherche publiques nationales et internationales.
Cet appel arrive quelques mois après la désignation de la France, aux côtés de la Hongrie, des Pays-Bas et de la Suède, par l’Union européenne à faire partie d’un comité technique sur les produits phytosanitaires. Par ailleurs, les résultats de l’étude française viendront compléter en 2022 le dossier de réexamen de l’autorisation du glyphosate par les États membres.
Des avis européens divergents sur la question du glyphosate
Cette décision fait suite à la restitution, début juillet, d’un avis relatif à un cahier des charges d’une étude sur le potentiel risque cancérogène du glyphosate aux ministères de l’Écologie, de la Santé et de l’Agriculture. Le 28 mars 2018, les quatre ministres – intégrant celui du ministère de la Recherche – avaient saisi l’Anses compte tenu des avis divergents rendus par différentes agences concernant le glyphosate.
Or, toutes ces informations contradictoires proviennent d’organismes faisant figure de références. Le Centre internationale de recherche sur le cancer (CIRC) avait été le premier en 2015 à considérer le glyphosate comme cancérigène probable. Huit mois plus tard, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avait quant à elle affirmé qu’il était « improbable » que la substance soit cancérigène. Un avis confirmé par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en 2017. En France, l’Anses partage l’avis de ces deux agences européennes.
Le gouvernement de nouveau méfiant à l’égard du glyphosate
L’étude qui devrait rendre des résultats dans 18 mois – soit en 2021 – sera financée à hauteur de 1,2 million d’euros grâce aux fonds du plan Écophyto. Ce plan gouvernemental a pour objectif de réduire de 50% l’utilisation de produits phytosanitaires d’ici 2025, et de sortir du glyphosate d’ici fin 2020 pour ses principales utilisations, puis de l’interdire totalement à l’horizon 2022. Pour rappel, l’Union européenne avait renouvelé pour cinq ans la licence du glyphosate en Europe en 2017.
En France, le gouvernement a demandé à l’Anses de procéder, avec l’appui de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), au retrait de l’autorisation de mise sur le marché des produits contenant du glyphosate lorsque des alternatives qui l’évitent existent. Après avoir parfois adopté des positions ambiguës sur la question du glyphosate, la demande du gouvernement à l’Anses rappelle « l’engagement présidentiel de sortir du glyphosate ».
« Le Centre internationale de recherche sur le cancer (CIRC) avait été le premier en 2015 à considérer le glyphosate comme cancérigène probable. »
En réalité le CIRC a été le premier, et le seul, à émettre cet avis négatif contre le glyphosate, à l’encontre des avis de la plupart des agences d’évaluation à travers le monde.
Quand on dit : « des avis divergents rendus par différentes agences concernant le glyphosate» il est plus correct de dire « un avis divergent par rapport à toutes les autres agences d’évaluation ».
Les dangers des pesticides… et leurs bénéfices. Cancers des agriculteurs – http://ecologie-illusion.fr/pesticides-danger-cancer-agriculteurs-nourrir-humanite.htm
écologie réaliste
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