Cette année, l’Anses rendra de nombreux travaux très attendus et lance pour les trois années à venir des travaux liés à deux grandes nouvelles priorités.
La première des grandes priorités de l’Anses pour les trois prochaines années est le développement de nouvelles méthodes d’analyses chimiques et microbiologiques liées aux risques émergents.
Dans ce sens, l’agence va développer une centaine de méthodes nouvelles pour mieux détecter les contaminants chimiques et les agents pathogènes tout au long de la chaîne alimentaire et dans l’eau destinée à la consommation humaine.
Aller vers des méthodes globales et multi-résidus
« La réglementation est basée aujourd’hui sur le contrôle des différents pathogènes les uns à côté des autres », mais l’avenir est de pouvoir « détecter un certain nombre de gènes spécifiques qui sont les éléments qui font la virulence de la bactérie, sa pathogénicité, quelle qu’elle soit », affirme Marc Mortureux, Directeur général de l’Anses.
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Cela se fera grâce à une plateforme d’identification rapide de gènes de virulence de nouvelles souches de bactéries, mais avant tout, l’agence doit identifier et détecter un certain nombre de gènes de virulence. Un chantier important concerne aussi la détection des virus dans l’alimentation, car beaucoup d’intoxications alimentaires non élucidées seraient d’origine virale.
Concernant les contaminants chimiques, l’objectif est de développer des méthodes multi-résidus pour analyser de quelques dizaines à quelques centaines de contaminants différents en une seule analyse. Cela est possible en spectrométrie de masse couplée à la chromatographie.
Cela concerne notamment les résidus de pesticides, les perturbateurs endocriniens (phtalates, bisphénol A, parabènes, etc.) et les résidus d’antibiotiques. Par ailleurs, l’agence poursuivra cette année ses travaux sur l’évaluation des risques liés à une exposition en mélange de plusieurs pesticides.
Mieux comprendre la pollution de l’air
La deuxième des grandes priorités de l’Anses concernera les impacts sanitaires de la pollution de l’air extérieur. Un focus fort sur les allergènes va être mis en place, car les évolutions liées au changement climatique sont susceptibles d’en renforcer les impacts sanitaires.
Un travail important sera aussi mené sur les particules, notamment issues du trafic routier et du diesel. Les normes concernant les particules sont aujourd’hui uniquement basées sur des concentrations massiques dans l’air en fonction de leur taille. Le travail consistera à mieux évaluer le risque en fonction de la nature des aérosols.
« Nous avons engagé un travail sur la question de la pollution de l’air dans les enceintes de transport ferroviaire souterrain, en particulier le métro », ajoute Marc Mortureux. Ce travail s’intéressera avant tout au risque pour les travailleurs, mais aussi plus largement pour les passagers qui utilisent ces transports.
Tour d’horizon des nouvelles publications
Début avril, le résultat final des travaux concernant le risque liés à l’ensemble des expositions au bisphénol A par voie alimentaire, respiratoire et par contact sera publié. Il s’intéressera également à la toxicité de ses substituts.
En juin, le rapport sur les risques liés à la consommation des boissons énergisantes sera à son tour rendu public.
D’ici l’été, le rapport sur les radiofréquences sera mis à jour. Un travail plus spécifique sur l’hypersensibilité aux radiofréquences est mis en place et fera l’objet d’un rapport d’ici l’année prochaine. Un autre travail concernant l’exposition des travailleurs aux produits bitumineux sera publié.
Les connaissances sur les nanomatériaux manufacturés seront également actualisées d’ici la fin de l’année, avec un travail spécifique sur le nano-argent. Enfin, l’antibiorésitance vétérinaire sera à l’honneur d’ici la fin de l’année 2013 ou début 2014, dans le cadre du plan antibio 2017.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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