En février 2020, Eric Eoin Marques a plaidé coupable pour avoir exploité un service d’hébergement (appelé Freedom Hosting) qui permettait aux utilisateurs d’accéder anonymement à plus de 8,5 millions d’images à caractère pédophile.
Arrêté en 2013, cet Irlandais de 33 ans avait été extradé vers les États-Unis par les autorités irlandaises en mars 2019. Il risque une peine minimale de 15 ans de prison et une peine maximale de 30 ans. La décision du tribunal sera connue en mai prochain.
Pour mettre la main sur Eric Eoin Marques, le FBI aurait réussi à le repérer dans les recoins obscurs d’internet : le Darkweb. Les Fédéraux auraient notamment trouvé l’adresse IP du serveur situé en France. Ce serveur n’hébergeait pas que du contenu à caractère pédophile, mais aussi Tor Mail, l’encyclopédie Hidden Wiki, des forums de pirates et des services de blanchiment d’argent (dont Onion Bank).
Eric Eoin Marques se croyait pourtant à l’abri des regards en utilisant différentes méthodes dites d’anonymisation, dont le recours à TOR, un réseau décentralisé. Mais dès 2017, une équipe de chercheurs français avaient démontré les faiblesses de ce réseau.
Pas d’anonymat à 100%
Cette arrestation confirme qu’être anonyme sur le web est très difficile. Et plonger dans le Darkweb n’est pas suffisant. Le terme Darknet (ou Darkweb) désignait au départ les réseaux non accessibles par ARPANET (l’ancêtre de l’Internet actuel) développé aux États-Unis par la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency), une agence du département de la Défense des États-Unis.
Le Darknet désigne un réseau privé virtuel permettant notamment le partage de fichiers de pair à pair. Il n’est pas à confondre avec le terme Deep web, dont le contenu n’est pas ou peu indexé par les moteurs de recherche traditionnels.
Qualifiés à tort de cours des miracles où l’on peut acheter de la drogue et des armes, ces réseaux constituent d’indispensables outils en faveur de la liberté d’expression, de la protection des sources des journalistes, mais aussi de protection de la vie privée.
Mais cela ne signifie pas qu’ils garantissent un anonymat total. Il faut garder à l’esprit qu’il existe différents degrés d’anonymat et que même en suivant différentes règles, il n’est pas garanti à 100 %.
« Soyons clairs, les techniques très efficaces nécessitent des compétences et des moyens hors de portée du grand public. Le plus important est d’avoir une vision globale », insiste une source confidentielle experte en cryptographie. De manière générale, il ne faut divulguer aucune information privée, sauf si cela est absolument nécessaire, sur internet. Il faut une discipline de fer que seuls quelques experts comme Edward Snowden peuvent tenir sur la durée.
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