Au lendemain de l’annonce du retrait des États-Unis de l’accord de Paris par Donald Trump, le Gouverneur de la Californie, Jerry Brown, et l’ancien Maire de New York, Michael Bloomberg, ont lancé l’initiative America’s Pledge. Cette coalition quantifie les actions des acteurs non étatiques américains pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et respecter au maximum les objectifs de l’Accord de Paris.
Selon le rapport Accelerating America’s Pledge produit par l’Université du Maryland et le Rocky Mountain Institute, les acteurs non étatiques américains s’engagent ainsi massivement dans la lutte contre le réchauffement climatique. « Les coalitions américaines d’États, de villes, d’entreprises et d’autres acteurs engagés à agir pour le climat à l’appui de l’Accord de Paris représentent désormais 68% du PIB américain, 65% de la population américaine et 51% des émissions américaines, calculent les auteurs du rapport. Si elles étaient un pays, ces coalitions américaines auraient la deuxième économie mondiale en importance – juste derrière les États-Unis eux-mêmes ».
Adopter une stratégie « bottom up »
Au moment où les pays réfléchissent à augmenter leurs engagements pour lutter contre le réchauffement climatique, le rapport propose d’établir une stratégie climatique américaine en utilisant un leadership ascendant. Dans les secteurs économiques clés, les États, les villes et les entreprises adoptent des actions concrètes qui peuvent réduire les émissions américaines à grande échelle. Le rapport calcule ainsi que la réalisation des politiques déjà annoncées par les acteurs non étatiques permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 19% d’ici 2025 par rapport à leur niveau de 2005 et de 25 % d’ici 2030. Cela représente les deux tiers de l’objectif américain dans le cadre de l’Accord de Paris pour 2025. Pour rappel, l’engagement prévoyait une réduction des émissions de 26 à 28% d’ici 2025 par rapport à 2005.
En intensifiant les principales actions en cours au niveau infranational, le rapport prévoit qu’il est possible de réduire les émissions de 37% d’ici 2030. Et en combinant ces efforts avec un nouvel engagement fédéral, le rapport estime que les États-Unis pourraient réduire leurs émissions de 49% d’ici 2030 par rapport à 2005. Il serait alors possible d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Changer d’échelle pour transformer le marché
Pour atteindre ces objectifs, il faudra accélérer la transformation du marché. « Un effort massif sera nécessaire pour déployer les technologies d’énergie propre à la vitesse et à l’échelle envisagées dans nos scénarios, préviennent les auteurs. La transformation de notre politique et de notre économie énergétique nécessitera une large mobilisation des citoyens, une productivité énergétique accrue, une innovation de rupture, de nouvelles structures de marché et des investissements avant-gardistes. »
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