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Les fondamentaux

L’agriculture urbaine ou l’implication des citoyens dans leur lieu de vie

Posté le par La rédaction dans Environnement

Plus de 50 % de la population mondiale vit en zone (péri)urbaine et cette tendance s'accentue. C'est pourquoi de nombreux projets d'agriculture (péri)urbaine (AU) se développent sous l'impulsion des citoyens qui souhaitent améliorer leur cadre de vie.

Un extrait de Rôles de l’agriculture urbaine dans les transitions écologiques, par Camille DUMAT.

« L’énorme potentiel » de l’AU à l’échelle globale : production de nourriture proche des consommateurs, amélioration de l’environnement (assainissement et rafraîchissement de l’air, stockage et épuration des eaux, augmentation de la fertilité des sols urbains), diminution de l’impact des inondations, captation d’azote… Entre 367 000 km2 (hypothèse basse) et 641 000 km2 (hypothèse haute) d’espaces insérés dans les villes du monde entier pourraient servir à la production de légumes ou aux petits élevages. Les cultures suivantes, très nutritives et relativement faciles à cultiver sur de petites surfaces, seraient particulièrement adaptées à la ville : légumes secs, légumes racinaires (carottes, navets, pommes de terre), choux et épinards. C’est un total de 100 à 180 millions de tonnes de nourriture qui sont produites annuellement. Même si c’est relativement peu au regard des 6 500 millions de tonnes de végétaux récoltés tous les ans dans le monde. Mais, pour certaines plantations comme les légumes secs et racinaires, l’agriculture urbaine pourrait remplir jusqu’à 10 % des besoins. Au total, elle générerait entre 65 et 122 millions d’euros de revenus. Dans le contexte incertain et global de changement climatique, crise économique, pollution et constat lucide sur le fait que certaines ressources sont limitées, les citoyens considèrent l’AU comme une approche durable et évolutive pour améliorer la sécurité alimentaire.

Cultiver pour mieux vivre

Cultiver en ville des plantes comestibles, ou élever des animaux, implique la réduction des traitements toxiques et le recyclage des matières organiques. C’est pourquoi l’agriculture biologique et l’agroécologie sont des pratiques particulièrement développées en ville. L’agriculture biologique a été la première alternative « grand public » à l’agriculture conventionnelle dont elle se démarque par la substitution des intrants chimiques synthétiques et commerciaux par des intrants d’origine naturelle et pour partie non commercialisés (matières organiques, plantes engrais verts, etc.). L’agroécologie peut être définie comme un ensemble disciplinaire alimenté par le croisement des sciences agronomiques, de l’écologie appliquée aux agroécosystèmes et des sciences humaines et sociales. Son ambition est de repenser l’ensemble des systèmes alimentaires pour favoriser les transitions vers des systèmes évalués positivement du point de vue du développement durable : écologiquement saine, économiquement viable et socialement juste.

Ce développement récent des AU illustre une nouvelle dynamique de territoire – la transition écologique – et soulève les questions de sécurité alimentaire des villes, voire de souveraineté alimentaire. Les villes se saisissent de plus en plus de l’agriculture pour inventer de nouvelles formes urbaines intégrant des espaces ouverts ; la planification territoriale produit en effet des normes qui encouragent l’intégration des activités et des espaces agricoles. De nombreuses initiatives locales érigent désormais l’agriculture et l’alimentation en questions publiques, avec un écho d’autant plus fort chez les « simples citoyens » que les modèles de développement dominants sont contestés : impacts (éco)toxiques de l’agriculture intensive, conséquences visibles du changement climatique et de catastrophes telles que Tchernobyl (1986) ou Fukushima (2011).

A l’échelle globale, l’agriculture urbaine est un vecteur de dynamiques sociales pour l’écologisation des systèmes alimentaires, car elle intègre trois dimensions complémentaires : l’alimentation, la santé environnementale et l’éducation. Elle revêt de nombreuses formes innovantes et contextualisées (exploitations agricoles hybrides, fermes verticales ou jardins collectifs urbains) qui s’organisent et se complètent, puis essaiment grâce au réseau multiscalaire des villes.

 

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Rôles de l’agriculture urbaine dans les transitions écologiques, par Camille DUMAT

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