Selon cette nouvelle étude de l’ADEME, au regard des poids de produits transitant par chaque acteur, la part de produits alimentaires perdus et gaspillés reste relativement faible : de 3,3 % pour la distribution à 7,3 % au stade de la consommation. Mais mis bout à bout, ce sont 10 millions de tonnes de produits destinés à l’alimentation humaine qui sont perdus chaque année. Sur ce total, moins de 2 millions de tonnes sont valorisées pour l’alimentation animale. La valeur théorique de ce gaspillage est évaluée à 16 milliards d’euros et son impact carbone estimé à près de 15,3 millions de tonnes équivalent CO2/an, soit environ 3% des émissions nationales.
Quelles pertes et gaspillages le long de la chaîne ?
L’étude révèle que 32% du gaspillage est généré au stade de la production, 21% lors de la transformation, 14% lors de la distribution et 33% au niveau de la consommation à domicile. Elle fournit un enseignement important : un Français gaspille 4 fois plus en restauration collective et commerciale qu’au foyer. Ces pertes constituent 42% du gaspillage au stade de la consommation, alors que les repas hors-domicile ne représentent que 15% des repas pris par nos concitoyens.
Sur l’ensemble de la chaîne, de la production à la consommation, 24% des légumes, 23% des fruits, 20% des produits issus des grandes cultures et 13% des produits des filières animales sont gaspillés. Mais le gaspillage alimentaire varie fortement d’un produit à un autre : de 9% pour les œufs à 57% pour les salades !
Comment réduire ces pertes et gaspillages ?
La France a adopté un Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire à l’horizon 2025 et la LOI n° 2016-138 définissant un panel de mesures pour réduire et gérer ce gaspillage, notamment au stade de la distribution. Un nouveau Pacte national « anti-gaspi » est prévu pour octobre 2016. France Nature Environnement espère que ce nouveau plan constituera « un plan d’action détaillant des engagements et des objectifs par secteur d’activités et par filière de produits ».
En attendant, l’Ademe et le Ministère de l’Environnement de l’Énergie et de la Mer viennent de lancer une campagne de communication nationale en direction de tous les acteurs de la chaîne alimentaire pour les inciter à lutter, chacun à leur niveau, contre le gaspillage.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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