En comptabilisant les bilans d’émission et de capture des gaz à effet de serre au niveau des cours d’eau, des chercheurs dont ceux du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement (IPSL/LSCE – CEA/CNRS/UVSQ) et du laboratoire « Géosciences environnement Toulouse » (CNRS/IRD/Université Paul Sabatier Toulouse 3) ont découvert qu’une partie non négligeable du carbone se retrouve dans les sédiments de ce qu’ils appellent le continuum aquatique terre-mer, soit l’ensemble des rivières, lacs, fleuves et estuaires sans oublier les zones côtières.
D’après leur recensement, le carbone piégé dans les écosystèmes n’y reste pas mais migre vers les eaux. Cette migration est due à la déforestation, au déversement des eaux usées et au processus de météorisation. Ces résultats révèlent que la capacité globale de stockage des écosystèmes terrestre est moindre que ce que l’on croyait jusque là. Ces nouvelles données doivent donc être intégrées aux modèles utilisés pour définir les bilans globaux de CO2 au plus juste.
Chaque année, du fait de l’activité humaine, ce ne sont pas moins de 8.9 gigatonnes de carbone qui se retrouvent dans l’atmosphère, dont la moitié environ repart vers les océans (2.3 Gt) et la végétation (2.5 Gt). Le reste s’accumule dans l’atmosphère, accentuant le réchauffement climatique.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique