La garnison de Montauban (Midi-Pyrénées) abrite une Base de Soutien Matériel de l’Armée, et un centre national de maintenance automatisé des parachutes (CMAP). Des milliers de parachutes en partent et y reviennent par containers pour équiper les régiments et les lieux d’interventions. La maintenance gérée à Montauban doit être parfaite : c’est une question de sécurité, vitale pour un équipement sensible. Tous les parachutes doivent être inspectés et reconditionnés régulièrement, et leurs pièces vérifiées.
Pour le CMAP de Montauban, gérer de façon efficiente le stock, c’est aussi savoir immédiatement et de façon totalement fiable, le nombre de parachutes en stock central et en circulation, leur date de mise en service et de renouvellement prévue… Une gestion complexe quand on sait que le parachute est un équipement se composant de plus d’une quinzaine de pièces avec des durées de vie spécifiques. De plus, les parachutes ont des conditions d’exploitation qui ont une incidence sur leur pérennité (saut en milieu humide, saut sur terre…). Enfin, il existe différentes catégories de parachutes militaires : parachutage humain avec ouverture automatique ou avec ouverture commandée, parachutage de matériel et d’approvisionnement…
Le maintien en condition opérationnelle de la CMAP est géré par le groupement d’entreprises SPIE Sud-Ouest et Cinetic Service sur la base d’un marché quinquennal. En 2009, suite à un appel d’offres lancé par la Direction générale de l’armement (DGA) destiné à améliorer le système d’informations central afin de lui donner plus de réactivité, le groupement lance à son tour un appel d’offres au terme duquel la société toulousaine Jidelec est sélectionnée car, outre le rapport qualité / prix, elle proposait une solution éprouvée sur d’autres cas de maintenance de pièces détachées. « Initialisé en mars 2010, ce projet nous permet d’innover avec cette application de gestion des équipements en temps réel reposant sur la technologie RFID. Une solution à haute performance compte tenu du caractère sensible de l’équipement mais qui rentre dans notre cœur d’expertise en ingénierie mobile » commente Jérôme Delorme, directeur de Jidelec.
Jidelec a fourni un système complet de mise à jour en temps réel des stocks depuis des sites distants. Un parc de terminaux mobiles durcis communicants (PDA Psion Workabout Pro), intégre, outre un mode 3G, une électronique spécifique pour répondre au cahier des charges et permettant l’exploitation des puces RFID d’identification des parachutes.
L’application qui a été testée en milieu d’année 2010, tourne maintenant en grandeur réelle. Aujourd’hui, un parachute qui vient d’être utilisé et a été grossièrement replié par le militaire, est restitué à sa base où un agent de maintenance scanne en quelques clics, avec le terminal fourni par Jidelec, les différentes pièces constitutives et saisit un compte-rendu d’intervention. Ces informations sont remontées immédiatement au système d’information central, le système informatique lecteur-enregistreur (SILE) dont l’acquisition a été conduite par l’Unité de Management des opérations d’armement terrestre (UM-TER) de la Direction des opérations (DO) de la DGA. Les parachutes sont ensuite renvoyés par container à Montauban pour révision et remise en circulation.
M.C
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