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La Suède poursuit l’UE qu’elle juge soumise au lobby des chimistes

Posté le 21 mai 2014
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

AFP
La Suède a annoncé jeudi qu'elle poursuivrait la Commission européenne pour son retard dans l'identification des éléments chimiques antibactériens nocifs de la vie quotidienne, l'accusant de se soumettre aux pressions des groupes de chimie.

« Tout cela est dû au lobby européen des chimistes qui a exercé des pressions sur différents commissaires », a affirmé à l’AFP la ministre de l’Environnement, Lena Ek.

La Commission devait définir en décembre au plus tard des critères sur l’identification de ces éléments, présents dans des milliers de produits antibactériens, que l’on retrouve dans des vêtements, des chaussures ou encore des produits d’hygiène.

Ces produits sont soupçonnés de perturber le système endocrinien et de provoquer cancers, malformations congénitales et retards de développement chez les enfants.

Ils « sont en train de devenir un gros problème. Dans certains endroits en Suède on voit des poissons hermaphrodites. Il existe des études scientifiques concernant leur impact sur la fertilité des jeunes filles et garçons, et d’autres effets graves », a ajouté Mme Ek.

La Suède et le Danemark avaient déjà insisté auprès de Bruxelles pour hâter ce travail, en vain, tout comme des groupes de défense de l’environnement ou des consommateurs, ainsi que des scientifiques.

« Ce qui me met le plus en colère, c’est qu’en faisant cela ils font courir un risque aux gens et en particulier aux enfants […] La Commission nous empêche d’améliorer les choses », a estimé la ministre.

Interrogé par l’AFP, Joe Hennon, porte-parole du commissaire à l’Environnement Janez Potocnik, a répondu que les retards se justifiaient par « la complexité du problème, l’évolution de la science et les points de vue divergents entre scientifiques et entre parties prenantes ».

« Nous prenons la question très au sérieux et faisons de notre mieux pour la régler », a-t-il insisté, rappelant les mesures de santé publique provisoires mises en place par l’UE.

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