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La sécheresse : première cause de dégâts des logements

Posté le 7 août 2024
par Matthieu Combe
dans Environnement

Les propriétaires s'inquiètent de plus en plus des conséquences de la sécheresse sur leurs logements. 61% d'entre eux ont déjà constaté des dégâts liés à la sécheresse sur leur logement (fissures, canalisations…), selon une étude d’Opinion Way pour HomeServe.

Le dérèglement climatique a des impacts bien concrets pour la plupart des Français et les Françaises. Et quand ils sont en plus propriétaires de leur logement, le sujet devient d’autant plus pressant pour leur portefeuille. Face aux risques de dégâts, plus d’un propriétaire de maison sur deux se dit prêt à déménager dans une région moins exposée aux dérèglements climatiques. Et déjà un professionnel sur trois estime que ces dérèglements ont un impact sur son activité en plomberie ou en électricité. Voici les constats clés d’une étude commandée par HomeServe, spécialiste des réparations et de la performance énergétique de la maison, à Opinion Way.

Parmi les événements climatiques qui viennent fragiliser les logements des Français, c’est la sécheresse qui constitue la plus grande source d’inquiétude des Français (64 %). 22 % des répondants se disent même très inquiets. Les inondations arrivent à la deuxième place du podium. Elles sont source de stress pour 49 % des interrogés, devant les conséquences du gel (38 %).

Sécheresse, RGA et fissures

La sécheresse provoque depuis plusieurs années des ravages sur les habitations. Le phénomène le plus prégnant est le retrait-gonflement des argiles (RGA). Un phénomène, « directement lié aux conditions météorologiques et notamment au manque de précipitations », souligne le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). « Il s’agit d’une variation de volume des terrains, à la suite d’une modification de leur teneur en eau », explique le BRGM. Ils se « rétractent » lors des périodes de sécheresse (phénomène de retrait) et gonflent au retour des pluies (phénomène de gonflement). Ce phénomène crée des fissures et fragilise immeubles et maisons.

Si les fissures sont les dégâts identifiables, certaines conséquences dévastatrices sont invisibles. Selon l’étude d’HomeServe, réalisée auprès d’un échantillon de 1 179 propriétaires de maisons individuelles, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, 61 % des propriétaires de maison ont constaté au moins un dégât pouvant être lié à la sécheresse sur leur habitation. Parmi eux, 45 % ont relevé des fissures sur leur façade ou un affaissement de leur maison, 34 % des canalisations plus régulièrement bouchées et 31 % des fuites d’eau plus fréquentes. En plus, 42 % des propriétaires concernés rapportent une fragilisation des équipements extérieurs.

Les professionnels confirment une hausse des interventions

En plus des propriétaires de maison, l’étude a interrogé par e-mail un échantillon représentatif de 105 professionnels (plombier et électriciens) du réseau agréé de HomeServe. Plus d’un tiers d’entre eux affirment que l’alternance de périodes d’inondation et de sécheresse a fait évoluer la typologie de leurs interventions en plomberie et en électricité chez les particuliers.

Le phénomène de retrait-gonflement des sols argileux ainsi que les racines d’arbres qui cherchent à se nourrir en eau entraînent des mouvements de terrain et des fuites sur les canalisations enterrées, rappelle l’étude. Ainsi, les professionnels soulignent une hausse de 66 % des dépannages sur des canalisations enterrées privatives et de 14 % sur des pannes électriques. Cela complexifie le travail des professionnels, entraîne une adaptation des outils, rallonge le temps et donc le coût de l’intervention. « 88 % témoignent avoir dû revoir leur fonctionnement pour être en mesure de s’adapter à ces nouveaux enjeux », confirme l’étude.

Face à ces événements, la majorité des Français se sent démunie. Seulement 19 % essayent d’anticiper le problème. 47 % des sondés préfèrent opter pour l’ignorance et s’en occuper seulement en temps voulu. Enfin, 4 % des interrogés disent ne pas croire aux risques de la sécheresse sur leur logement.


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