Ces rejets proviennent à la fois de la combustion intensive des énergies fossiles, constituées essentiellement de charbon local ou importé, et de la production de ciment nécessaire à l’urbanisation, ce qui représente pas loin de 10% de ses émissions industrielles (0,9 milliard de tonne de CO2 par rapport à des émissions industrielles chinoises totales de 10,8 milliards de tonnes selon le néerlandais PBL).
Devant les difficultés que rencontre la Chine pour s’approvisionner en charbon peu onéreux, sa voisine russe, par l’intermédiaire de la Société Rostec, vient de conclure un accord avec elle, pour vendre au chinois Shenhua dans les 20 millions de tonnes de charbon par an à partir de 2019, pour une durées estimée à 50 ans. Ces ressources seront extraites de gisements de la région Amour et seront transportées par rail vers un nouveau port vraquier qui doit être construit dans la région de Vladivostok pour assurer une navette maritime entre ce port et ceux de la Chine.
Je voudrais souligner ici, combien cet accord, certes marginal par rapport aux immenses quantités de charbon consumées chaque année par la Chine, illustre le dédain affiché par certaines nations devant les problèmes d’émissions de CO2 dans l’atmosphère terrestre. Cette attitude volontairement désinvolte montre combien les efforts déployés par certains pour limiter ces émissions mondiales sont illusoires, même si ces efforts, économiquement pénalisants, sont encore politiquement bien acceptés par les populations locales.
Rappelons que la France, nation exemplaire dans les rejets de CO2, présentait en 2012 une intensité d’émissions de gaz carbonique de 184 mille tonnes par milliard d’euros de PIB créés (374 millions de tonnes pour un PIB 2012 de 2031 milliards d’euros), soit autour des 142 mille tonnes de CO2 par milliard de dollars. La France d’après les calculs de PwC présentait en 2011 une intensité d’émissions de CO2 par milliard de dollars de PIB, cinq fois inférieure à celle de la Chine qui devrait, de toute évidence, s’inspirer de cet exemple plutôt que d’acheter encore et encore du charbon.
Mais quel homme politique, aujourd’hui dans le monde, aurait le courage de rappeler cette évidence aux dirigeants chinois?
Par Raymond Bonnaterre
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