Au total, l’entreprise publique met pour la première fois sur le marché entre lundi et mercredi 3,24 milliards de m3 de gaz répartis en 127 lots pour livraison dans le nord-ouest de l’Europe pendant l’hiver, a-t-elle précisé dans un communiqué.
Il s’agit d’un volume restreint comparé aux exportations totales du groupe, attendues à 158 milliards de m3 sur 2015. Ces opérations s’apparentant à un embryon de Bourse du gaz constituent néanmoins une évolution très symbolique pour Gazprom, très attaché à son système de contrats à long terme indexés aux cours du pétrole et contraignants en termes de volumes.
Selon lui, ces derniers apportent aux clients la sécurité des approvisionnements tout en lui permettant d’investir à long terme dans les infrastructures.
« Le marché européen du gaz change constamment et, face à ces difficultés, nous voulons tester cette nouvelle forme de commerce du gaz et voir quels avantages ils peuvent apporter au vendeur et aux acheteurs », a commenté Alexandre Medvedev, cité dans le communiqué.
Gazprom couvre près du tiers de la consommation sur le continent européen mais dans un contexte de crise ukrainienne, l’Europe cherche à réduire cette dépendance en diversifiant ses approvisionnements.
Bruxelles accuse par ailleurs l’entreprise russe d’abuser de sa position dominante, en partie en raison de la forme des contrats, et a lancé une procédure pouvant aboutir à une lourde amende.
Le marché mondial du gaz a été nettement bouleversé ces dernières années avec l’émergence du gaz de schiste et le développement du gaz naturel liquéfié (GNL), qui se traduit par une concurrence nouvelle pour l’entreprise russe.
Gazprom martèle cependant qu’à long terme, il est le seul à pouvoir répondre à la hausse attendue de la consommation de gaz en Europe à un prix compétitif.
Le groupe vient de recueillir une marque de soutien des principaux fournisseurs d’énergie européens qui se sont associés à son projet de renforcement du gazoduc Nord Stream via les fonds de la mer Baltique.
Moins de trois mois après l’annonce de ce projet, il a annoncé la semaine dernière la signature d’un pacte d’actionnaires dans ce sens avec les groupes allemands BASF et E.ON, le français Engie, l’autrichien OMV et l’anglo-néerlandais Shell.
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