« Notre enquête révèle que les Français, dans leur ensemble, attendent aujourd’hui des grands groupes qu’ils adoptent des pratiques sociales et environnementales responsables, estime Thierry Denjean, président du cabinet de conseil et d’audit Denjean & Associés. Les grandes entreprises qui ne tiendraient pas compte de cette attente risquent de connaître de graves difficultés, aussi bien pour développer leur chiffre d’affaires que pour recruter de nouveaux talents ! ». En effet, 97 % des Français sont désormais prêts à boycotter des entreprises ayant des pratiques sociales ou environnementales destructrices.
Ce sont les enseignements d’un sondage commandé par Denjean & Associés et réalisé par l’institut GoudLink. Concrètement, 88 % des Français ont une meilleure opinion d’une entreprise qui met en oeuvre une bonne politique de RSE. Pour rester dans le coeur des Français ou améliorer son image, une entreprise se doit de déployer une telle politique, sous peine de voir son image se ternir.
De bonnes pratiques environnementales et sociales
Les Français ont bien conscience des impacts que les entreprises peuvent avoir sur l’environnement et les hommes. Selon eux, le critère le plus important à suivre est l’impact qu’une entreprise peut avoir sur la santé d’un groupe humain. Les craintes concernent également le fait qu’elle puisse nuire à certaines espèces animales, participer au réchauffement climatique et contribuer à la destruction d’espèces animales.
Les pratiques sociales sont également passées au crible. Une entreprise qui délocalise son activité et son siège social hors de France affaiblit son image. Même constat pour celle qui dépose un bilan ou déploie des licenciements économiques sans contrepartie supérieure au minimum légal. Les pratiques les plus courantes comme le fait d’employer des stagiaires très peu payés à la place de collaborateurs en CDI, de mettre la pression sur les salariés ou de les mettre en danger sont également dans le collimateur des Français. En haut du podium, le travail des enfants par l’intermédiaire des sous-traitants étrangers est toujours aussi mal vu. Face à ces comportements, 90 à 98 % des Français se disent choqués ou révoltés.
La RSE, c’est aussi la transparence de la gouvernance
En France, on aime la transparence et le respect des règles. Les dirigeants qui blanchissent de l’argent, font de l’évasion fiscale ou ont recours à la corruption ou aux fausses factures pour développer le chiffre d’affaires de l’entreprise reçoivent les foudres de nos compatriotes. Même constat pour ceux qui emploient des personnes non déclarées. Cette fois, entre 89 et 96 % des Français se déclarent choqués ou révoltés. La spéculation sur les marchés financiers semble toutefois être plus acceptée, puisque seulement 67 % d’entre eux se disent révoltés ou choqués par cette pratique.
À l’inverse, il est possible de conquérir le coeur de nos concitoyens en pratiquant le mécénat d’entreprise. 65 % à 93 % des Français affirment être « contents » ou « enthousiastes » face à cette pratique. Ils plébiscitent particulièrement les projets ou associations dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’aide sociale.
Des engagements récompensés
Toute les actions qui peuvent être soutenues en faveur de la préservation de l’environnement recueillent l’adhésion de plus de 90 % des Français. En tête, celles qui préservent la santé humaine et améliorent le bien-être animal. Une entreprise qui utilise des technologies plus propres, fabrique des produits ou services plus « verts » et met en place des outils pour mesurer son impact environnemental sera assurée de recueillir l’approbation des Français.
De la même façon, les bonnes pratiques de ressources humaines sont récompensées. Une rémunération confortable, un environnement de travail agréable et le fait de favoriser l’emploi local se révèlent être les critères les plus importants. Suivent la mise en place d’une politique d’emploi de personnes en situation de handicap, l’égalité homme-femme et la formation continue.
Pour se forger une opinion d’une grande entreprise, les Français se fient avant tout à l’avis formulé par ses employés, puis les journaux et la télévision. En revanche, le sondage montre qu’ils ne sont pas crédules. Les autres sources, notamment le site Internet de l’entreprise, les discussions sur les réseaux sociaux, les propos des dirigeants ou les publicités jouissent d’une crédibilité médiocre à faible.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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