Le programme de développement du procédé unique au monde de pyrogazéification de Finaxo Environnement vient d’enregistrer une avancée importante avec la labellisation officielle du projet PYRA2NA (Pyrolyse en Agro-Alimentaire, Nouvelles Avancées) par le pôle de compétitivité Picardie Champagne Ardenne qui avait déjà labellisé Pyrobio Energy + en 2006. L’objectif de ce programme porté par le Centre de Valorisation des Glucides d’Amiens (CVG), en étroite collaboration avec Finaxo Environnement et le Laboratoire d’Études et de Recherches sur le Matériau Bois (LERMAB) d’Épinal est de définir avec les centres techniques et les professionnels des industries agroalimentaires, les sous-(co)produits potentiellement valorisables en pyrogazéification pour la production d’énergie (chaleur, électricité).
Alors que Finaxo Environnement a nommé un directeur commercial spécialement dédié au département Pyrogazéification, le directeur et responsable du projet « Pyrobio Energy+ » chez Tereos a confirmé la volonté du groupe de poursuivre le développement du procédé avec la construction prochaine d’une unité industrielle pilote pouvant traiter 225 kg/h de matières organiques sur le site de la distillerie d’Origny-Sainte-Benoîte. Il a été décidé, suite aux tests concluants, un élargissement du champ d’application de la technologie de pyrogazéification, notamment dans le domaine des éco-carburants de synthèse. Ce souhait d’appliquer ce procédé aux carburants de seconde génération a ainsi conduit à une réflexion sur la technologie à utiliser pour optimiser la future unité d’Origny (chauffage du four au gaz ou à l’électricité, alimentation des billes chauffantes par vis sans fin ou par la mise en place d’un four tournant avec godets…). L’objectif est une livraison de l’unité industrielle pilote d’ici la fin 2008.
Le procédé de pyrogazéification Finaxo Industrie comporte un transfert ultrarapide de la chaleur au cœur de la matière par l’incorporation de billes d’acier de 20 à 50 mm, surchauffées entre 650 et 750°C qui cheminent dans un four à co-courant avec les déchets. Ainsi, le coke est brûlé pour fournir l’apport calorifique nécessaire à la réaction de pyrolyse ainsi que la surchauffe éventuelle du gaz de pyrolyse pour réduire la fraction condensable. La combustion du coke se fait de manière indépendante du réacteur de pyrolyse, ce qui permet de ne pas mélanger les fumées issues de la combustion du coke, avec les gaz de pyrolyse. Il en résulte la production d’un gaz riche qui facilite son utilisation dans un moteur à gaz.
La pyrolyse « rapide »
La pyrolyse d’un déchet organique ou contenant du carbone est une décomposition thermochimique en absence d’oxygène, entre 450 et 900°C. La pyrolyse « rapide » (quelques secondes à 600-900°C) produit un gaz combustible exempt de goudrons, dont la fraction condensable sera d’autant plus faible que la température est élevée. C’est cette dernière qui est prévue dans le brevet de Finaxo Industrie dont l’originalité réside dans l’utilisation d’un four à billes, alors que les procédés existants sont essentiellement des procédés cycloniques.
Un séchage suivi d’une thermolyse peuvent être réalisés dans une seule unité composée de deux fours distincts mais identiques, utilisant une masse commune de billes d’acier.
Aujourd’hui, les installations existantes ou en cours de construction ciblent le marché annuel des déchets ménagers qui représente en France 31 millions de tonnes alors que la technologie Finaxo vise les 400 millions de tonnes de déchets industriels (déchets hospitaliers, farines animales, pneus usagers, déchets des IAA, tailles des zones viticoles…). De plus, la technologie Finaxo permet de traiter les déchets à la source, évitant collecte et transport tout en apportant aux industriels une valorisation énergétique : le bilan énergétique est de 5,9 kW par kilogramme de matière organique sèche ; ou entre 0,38 et 1,415 kW pour une matière organique contenant entre 80 et 65% d’eau.Les avantages du procédé sont multiples :
- minéralisation complète du déchet ;
- production d’électricité par co‑génération ;
- installations d’une capacité comprise entre 100 et 30 000 tonnes/an, éventuellement conteneurisables ;
- déshydratation totale des déchets ;
- rejets gazeux ne dépassant pas 2 000 Nm³/tonne contre 7 500 Nm³/tonne pour l’incinération.