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La première ferme d’hydroliennes fluviales est sur le Rhône

Posté le 28 décembre 2018
par Matthieu Combe
dans Entreprises et marchés

« La première ferme d’hydroliennes fluviales du monde » vient d’être inaugurée sur le Rhône, annonce le syndicat des énergies renouvelables. À cette occasion, l’organisme rappelle qu’il existe une filière française de l’hydrolien, pouvant jouer un rôle de premier plan sur le marché international.

Les quatre turbines d’Hydroquest immergées dans le Rhône, à Caluire-et-Cuire, dans la métropole de Lyon, sont désormais raccordées au réseau Enedis par le producteur d’électricité renouvelable Hydrowatt. Voie Navigable de France a accordé à ces turbines une concession de 18 ans. Coût d’investissement : 1,7 million d’euros. Le syndicat des énergies renouvelables (SER) veut y voir « les débuts prometteurs d’une nouvelle filière industrielle et propice à l’export, car adaptée aussi bien aux besoins énergétiques croissants des pays industrialisés que des pays émergents ».

Cette ferme totalise une puissance de 320 kilowatts et permettra de produire 1 gigawattheure d’électricité par an. Soit de quoi alimenter 400 foyers en électricité, hors chauffage. Les turbines de ces hydroliennes immergées dans l’eau convertissent l’énergie cinétique du courant fluvial en électricité, ensuite exportée à terre pour être consommée.

Une nouvelle filière à développer

Les hydroliennes ont été fabriquées à Cherbourg (Manche) par les Constructions mécaniques de Normandie (CMN) et assemblées au port Edouard Herriot de Lyon, avant d’être acheminées par voie d’eau. Le SER vante les mérites de cette énergie renouvelable et abondante qui « offre également une production électrique extrêmement prédictible ». Les différentes technologies existantes « présentent l’avantage de ne pas générer de pollution, qu’il s’agisse d’émissions de gaz à effet de serre ou de polluants pour l’eau », selon l’organisme. Le SER ajoute qu’ « après l’installation des turbines, les coûts d’exploitation et de main-d’œuvre sont faibles ».

Plusieurs acteurs français sont présents sur ce jeune marché et divers centres de recherche se consacrent avec les industriels et les développeurs à ces nouvelles énergies renouvelables. « La géographie du territoire français, avec de nombreux fleuves et des zones de forts courants marins, lui offre de nombreuses opportunités d’expérimenter ces technologies et d’exploiter ses ressources pour produire de l’énergie », assure le SER.

Un soutien gouvernemental à confirmer

HydroQuest souhaite lancer une nouvelle filière industrielle française. L’entreprise déploiera l’année prochaine un parc de 39 hydroliennes au pied du barrage de Génissiat dans l’Ain pour une puissance installée de 2 mégawatts, en partenariat avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR).

L’hydrolien n’est pas inclus dans la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le SER demande donc au Gouvernement « de confirmer son soutien à la filière ». Cela passe par le fait de donner « dès maintenant des perspectives de développement en France à moyen terme, en mer comme dans les fleuves ». Ce schéma traditionnel de développement des énergies renouvelables par soutien public participera à la baisse des coûts et à l’amélioration des technologies. Il donnera aussi la visibilité nécessaire pour « mobiliser des investisseurs et financeurs, progresser sur leur référencement technique et ainsi préparer la réussite de leur développement commercial, en France et à l’étranger », prévient le SER.


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