Cette commission doit commencer ses travaux jeudi, par l’audition des organismes Atmo de mesure de la qualité de l’air, a indiqué lundi à l’AFP la sénatrice (Ecologiste) de Paris, Leila Aïchi.
Il s’agit de « faire la démonstration que non seulement la pollution de l’air est un enjeu sanitaire – 42.000 à 50.000 morts prématurées chaque année en France – mais aussi une aberration économique et financière », souligne la rapporteure. Mme Aïchi estime que la facture devrait se chiffrer en dizaines de milliards d’euros annuels, évoquant une rare étude ayant dans le passé estimé le seul impact sanitaire entre 14 milliards et 17 milliards.
« L’idée est d’être le plus exhaustif possible: d’aborder la question de la pollution de l’air intérieure et extérieure, d’avoir le spectre d’auditions le plus large », a-t-elle expliqué. « Ce que nous voulons est un constat le plus objectif possible sur le sujet, et aussi réfléchir aux solutions: il ne faut pas simplement dénoncer, mais montrer qu’il y a des opportunités », a-t-elle encore dit, citant en exemple le retard pris sur l’essor des véhicules électriques.
L’objectif est ainsi de démonter les arguments de ceux qui s’opposent aux mesures de lutte contre la pollution « sous prétexte de préserver des emplois ou au motif que les combats pour la protection de la santé et de l’environnement seraient néfastes à notre économie », a précisé mardi la sénatrice, au cours d’une présentation de la commission à la presse.
ONG, scientifiques, experts économiques, élus, organismes de Sécurité sociale, mais aussi de grands groupes industriels (chimie, auto, aviation, industrie pétrolière etc) seront entendus tous les jeudi jusque fin juin par la commission d’enquête, qui remettra son rapport vers la mi-juillet.
Pour sa première séance d’auditions jeudi, elle entendra, outre les Atmo, les dirigeants de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), puis des responsables de la division environnement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et deux dirigeants de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), a détaillé la sénatrice.
Jean-François Husson (UMP), qui préside la commission, a confié mardi avoir a bon espoir que la commission parvienne à « un constat de fond partagé », au-delà des divergences politiques.
Cette commission, qui effectuera « trois ou quatre déplacements » en région, sur des sites non encore déterminés, compte au total 17 membres, dont six vice-présidents, représentant l’ensemble des groupes politiques.
Afin de susciter un débat le plus large possible, le public pourra poser des questions dans le cadre des auditions, via une plateforme sur le site du Sénat et via les réseaux sociaux (une page Facebook « Pollution en questions » et un compte Twitter « @compollution » ont été créés).
« L’idée est que, dans la dynamique de la démocratie participative, nos concitoyens s’emparent des sujets qui les concernent. On veut une communication dynamique et interactive, et aussi à l’endroit des jeunes », a souligné Mme Aïchi.
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