François Hollande a annoncé la création d’une structure de recherche en Lorraine dédiée à la sidérurgie.
« Garantir l’indépendance de la sidérurgie française », telle est l’ambition du centre public de recherche pour la sidérurgie française d’après le Président de la République. Annoncée lors de sa visite à Florange le 26 septembre, cette plateforme R&D verra physiquement le jour dans la vallée de la Fensch, sur le site de l’Institut de recherche et technologique de Metz, courant 2014. Ce centre doit garantir que les découvertes françaises et brevets resteront dans le giron de la France. Ce qui n’est pas le cas pour les brevets déposés par la plateforme de recherche d’ArcelorMittal. Par exemple, l’acier Usibor, un acier allégé destiné à l’automobile, est à l’usage exclusif d’ArcelorMittal. En cas de revente du site, les outils restent mais le brevet part avec Mittal. Une perspective peu réjouissante. François Hollande souhaite mettre un terme à cet avantage qui avait d’ailleurs été une motivation importante pour Mittal dans le rachat de Florange. Le rapport sur La filière Acier en France et l’avenir du site Florange remis en Juillet 2012 soulignait déjà que le centre de recherche de Maizières-lès-Metz qui emploi plus de 500 personnes était « le plus important centre de R&D du groupe. […] probablement l’une des principales raisons de l’intérêt de Mittal pour la reprise d’Arcelor. ». Ce centre travaille sur une dizaine de projets d’optimisation des produits existants et sur quelques produits innovants.
Pour se prémunir de la perte des résultats de la recherche française, François Hollande a annoncé que 20 millions d’euros seraient débloqués via les investissements d’avenir pour ce centre qui « n’est pas un centre de recherche de plus » a tenté de rassurer le Président de la République. L’aide financière pourrait même se monter à 50 millions, sous condition qu’il y ait des projets portés par des industriels.
« Je crois en la sidérurgie comme filière d’avenir, en la Lorraine » n’a cessé de marteler François Hollande. Mais concrètement, en quoi consiste l’acier de demain ? Quelles directions prendra cette recherche pour une sidérurgie de pointe ? Après l’abandon du projet ULCOS sur l’enfouissement du CO2, la question mérite d’être posée. Problème, le Ministère du redressement productif n’en sait rien et du côté du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, aucune information ne leur a été communiquée. A se demander comment ont été chiffrés les 20 millions d’euros alloués à ce projet…
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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