La nouvelle Commission prospective sur l’impression 3D lancée par la Fédération de la Plasturgie et des Compositesaimerait apporter des éléments de réponses aux questions que le secteur se pose. « L’impression 3D est-elle une alternative à la délocalisation par les avantages qu’elle offre ? Va-t-elle nous conduire à repenser les business model futurs des entreprises ? Va-t-on voir notre modèle industriel évoluer vers des fablabs ? », relève comme exemples Jean Martin, Délégué Général de la Fédération.Cette commission souhaite « construire une vision sur cette technologie et les évolutions qu’elle peut entraîner pour les plasturgistes », résume-t-il.
Cette nouvelle commission souhaite aussi mettre au point des projets pilotes avec des entreprises volontaires. « D’autres objectifs peuvent apparaître au fil de nos travaux, par exemple le choix de matériaux et machines (aujourd’hui très limité) pour réaliser de l’impression 3D, ou répondre à des inconnues juridiques (droits d’auteur, responsabilités des différents acteurs impliqués dans la chaîne de production… », précise le Délégué Général de la Fédération.
Cette commission réunira des industriels (dirigeants, responsables R&D), ainsi que des experts de grands centres scientifiques français (Mines, CEA…), afin d’être en prise avec la réalité du terrain, mais aussi d’être en pointe sur le sujet. « Cela nous permettrait de nous propulser parmi les leaders européens voire mondiaux de l’impression 3D », espère Jean Martin. Côté calendrier, le groupe de travail étudiera en profondeur le sujet et construira sa vision jusqu’à fin 2015. Dès 2016, les premiers projets pilotes verront le jour et la Fédération diffusera son travail sur la vision développée au sein de ses entreprises.
Quels nouveaux business models imaginer ?
Aujourd’hui, avec la possibilité de prototypage rapide, la réalisation de pièces en petites séries et les fonctionnalités qu’elle apporte, l’impression 3D bouleverse les habitudes de production. Mais, « le sujet n’est pas encore assez mûr pour répondre en détail sur son impact réel en termes de business pour nos entreprises, d’autant plus que l’impression 3D évolue rapidement », prévient Jean Martin. « Ce que nous pouvons dire à ce stade, c’est que l’impression 3D mêle notamment : des caractéristiques de production (rapidité, personnalisation, mais limitée à la petite série), le numérique, une adoption a priori facile et rapide pour un usage basique, mais qui requiert un savoir-faire de plasturgiste dès lors qu’il faut travailler plus avant sur le choix de matériau et de structure », ajoute-t-il. Ainsi, « les business existants qui correspondent à ces caractéristiques sont susceptibles de l’adopter très vite. Et de nouveaux peuvent être créés sur cette base. L’important pour un plasturgiste est d’envisager cette activité comme une activité en soi, et non pas comme un business additionnel à son activité classique », conclut-il.
Pourquoi une telle commission ?
« L’impression 3D est évidemment un horizon de la plasturgie : globalement, l’impression 3D consiste majoritairement à transformer des matières plastiques, c’est donc une activité de plasturgiste », rappelle Jean Martin. La Fédération de la Plasturgie et des Composites représente le secteur de la transformation des matières plastiques, de la conception à la fabrication de produits en matière plastique. Ellerassemble et représente plus de 3 800 entreprises, principalement des PME, et définit la politique professionnelle de la branche. Elle ne pouvait donc pas passer à côté de ce sujet. « Un de nos rôles premiers de fédération est de mener la prospective de notre secteur, et de veiller à ce que nos entreprises soient préparées le mieux possible aux évolutions futures », explicite Jean Martin.
L’impression 3D touche désormais tous les secteurs : automobile, aéronautique, électroménager, médical, bricolage… Certains de ces secteurs ont aussi récemment des commissions 3D, à l’instar du Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS). « Comme l’impression 3D est une activité de plasturgiste, nous avons naturellement vocation à échanger avec tous les secteurs intéressés par le sujet, et à faire collaborer nos groupes de travail respectif lorsque le timing sera opportun, c’est-à-dire après la première phase d’appropriation du sujet », affirme Jean Martin.
Par Matthieu Combe
Cet article se trouve dans le dossier :
L'impression 3D est-elle écologique ?
- L'impression 3D est-elle écologique ?
- L'impression 3D s'invite dans tous les secteurs
- L'éco-conception au service de l'impression 3D
- Quels matériaux pour quelles applications ?
- L'impression de pièces détachées cherche son modèle
- Impression 3D : une innovation de taille
- Infographie: Impression 3D et développement durable
- Les quasi-cristaux, au service de l'impression 3D
- La plasturgie s'approprie la question de l'impression 3D
- Strati est la première voiture fabriquée en impression 3D
Dans l'actualité