La Communauté d’Intérêt Movin’On dédiée au véhicule autonome publie une synthèse inédite sur le potentiel des véhicules autonomes pour désenclaver les territoires peu denses. Elle s’intéresse en particulier au modèle de la navette autonome partagée.
Le véhicule autonome peut sembler une affaire d’experts qui avance à marche forcée et qui ne concerne que les villes. Et pour cause : le débat concernant le déploiement du véhicule autonome ne s’impose pas encore dans le grand public. En plus, la production scientifique sur le sujet reste avant tout très technique. Selon le nouveau rapport « Véhicule autonome : D’une approche technologique et urbaine à la mobilité inclusive et durable dans les territoires ? » de la Communauté d’intérêt Movin’On, « sur 100 000 publications scientifiques consacrées au véhicule autonome, seulement 185 concernent son impact sur la mobilité ». Et sur les 120 expérimentations réalisées depuis 2015, seulement six ont été menées en zones peu denses.
Amener le véhicule autonome dans les territoires ruraux
« Les véhicules autonomes n’ont pas été pensés pour les territoires ruraux et leurs habitants », conclut le rapport d’étude. Ainsi, le rôle que pourraient jouer les véhicules autonomes pour désenclaver les territoires peu denses a été complètement délaissé. Menées par la Macif, douze entreprises œuvrant pour l’émergence du véhicule autonome veulent ainsi explorer le potentiel de la navette autonome partagée dans les territoires ruraux et périurbains. Citons-les : BNP Paribas Cardif, Deloitte, Faurecia, Groupama, Kantar, Maif, Michelin, Microsoft, Orange, Vinci et la SNCF.
Pour ces partisans de la mobilité autonome, la navette autonome permettrait une meilleure inclusion sociale et territoriale. Selon leur étude, le point de départ de la réflexion pour penser le déploiement de la navette autonome doit être les besoins des publics exclus de la mobilité. Les navettes autonomes viendraient alors en complément de la voiture et non pas en concurrence. « Cela favoriserait la mobilité des personnes à mobilité réduite âgées ou handicapées, ainsi que des habitants des territoires périurbains et ruraux qui sont dépendants de la voiture et n’ont pas ou peu accès à des transports collectifs », avancent les auteurs du rapport.
Répondre à de profondes controverses
Le groupe de travail a dessiné une cartographie des controverses non-techniques qui entourent le véhicule autonome. Elle met en exergue cinq champs : les controverses relatives aux usages, les controverses économiques, environnementales, juridiques et normatives, ainsi que politiques. Il apparaît ainsi que le véhicule autonome est « un objet catalyseur des transformations sociales de notre temps ».
Grâce à cette cartographie, la Communauté d’Intérêt Movin’On étudie désormais les conditions de déploiement de la mobilité autonome dans les territoires ruraux et périurbains. L’objectif est d’identifier les territoires les plus à même d’accueillir les futurs véhicules autonomes et mener une première expérimentation en 2022.
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